lundi 2 juillet 2012

Histoire de la Principauté de MONACO - Histoire দে লা Principauté দে মোনাকো - histoire DE LAPrincipaute摩纳哥 - Histoire де ла Principauté Монако - في التاريخ دي لا Principauté موناكو

Le site complet compte à ce jour 143 articles : il est à votre disposition. Toutes les pages sont issues de mes recherches personnelles et universitaires. Les emprunts à des auteurs sont signalées et il n'y a aucun élément qui tombe sous le coup de la protection des données des lois européennes sans compter que je respecte avant tout la tradition de libertés et de démocratie de la république française. En tant que citoyen français je me conforme à la législation française. Toutes les photos publiées l'ont été avec l'accord des personnes à la date de leurs publications. Ces pages ainsi que tous les documents produits sont assujettis à Copyright et droits d'auteur. Il n'y a aucune raison commerciale, ni déclarée ni cachée, pour la construction de ce blog.  Vous pouvez aussi aller sur le moteur de recherche à droite de votre écran sur cette page. Vous pouvez rechercher tout ce qui vous intéresse, du dessin à la peinture, à l'archéologie, à l'architecture, à la poésie, à la sculpture, aux pages magazines, pour votre stricte curiosité ou culture personnelle, et pour toute autre action ne débordant pas le cadre strict de la consultation. Pour les universitaires qui voudraient produire certains de ces travaux, me contacter sur la partie "blogger" en bas de page, en me laissant votre adresse courriel de messagerie. Pour clarifier mes compétences professionnelles, voici le panorama de mes formations. Lycée technique, mécanique, où j'ai appris le dessin industriel que j'ai par la suite appliqué au dessin d'architecture de relevés archéologiques appris à l'université de Poitiers. Formation militaire BMP1 (engagé trois ans dans les Commandos Troupes de Marine - 22° RIMA puis 1° BPCS - Importante formation à la topographie si utile pour mes recherches archéologiques) - Formation d'Infirmier du Secteur Psychiatrique en 28 mois, IDE par Réforme Hospitalière -  Nombreux travaux et nombreuses formations avec des maîtres de la peinture (lithographie, gravure, peinture,...) et de la littérature contemporaine. Doctorat Lettres et Arts  (mention Très Honorable avec Félicitations), Histoire de l'Art et Archéologie, Université de Provence Centre d'Aix à partir d'autres formations de ce cycle à l'Université de Tours (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de la Renaissance), de l'Université de Poitiers (2 ans - Centre d'Etudes Supérieures de Civilisation Médiévale), et deux ans de formation en lettres à l'université de Nice, et stages divers - Diplôme Inter-Universitaire de la Faculté de Médecine de Lille, "La Santé Mentale dans la Communauté" en lien avec l'OMS/CCOMS. Sur Google "Les budgets aidants..".http://www.ccomssantementalelillefrance.org/sites/ccoms.org/files/Memoire-Peynaud.pdf. J'exerce au C.H.Cannes en tant que coordinateur/responsable des Ateliers Thérapeutiques-Psychothérapie Institutionnelle du Pôle Santé Mentale en Intra Hospitalier)


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HISTOIRE DE LA PRINCIPAUTE DE MONACO
Le lecteur trouvera d'autres éléments sur l'histoire du sud-ouest des Alpes

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                                                  "De Guillaume à La Tour-sur-Tinéemois de janvier 2012
                                                   "Maisons alpines d'économie rurale" mois de novembre 2011
                                                 "Techniques et vocabulaires de la façade peinte - Porto - 0'Porto" mois de janvier 2012;
                                                  "Les vecteurs impériaux de l'art de la façade peintemois de juin 2012
                                          "Les chapelles peintes des Alpes-Maritimes - depuis les Primitifs Niçois jusqu'à nos joursmois de mars 2012
                                                 "L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco" mois de octobre 2011     
                                                 "Le clocher des frères Perret à Saint-Vaury" mois de février 2012
                                                 "Le Palais Princier de Monacode septembre 2012.
                                                 "Les églises du sud-ouest des Alpes - Alpes Maritimes-Principauté de Monacomois de février 2013


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Comme nous sommes au mois de juillet et qu'en France c'est la période des vacances d'été, moi aussi je vais me promener à travers l'histoire de Monaco et si vous voulez me suivre et bien allons y !

Ce texte est celui de présentation de la Principauté dans ma thèse doctorale. Il fut contrôlé par Monsieur le Directeur des Archives du Palais Princier de Monaco, puisque la partie de ma  recherche  traitant de  la Principauté de Monaco a été faite à partir des documents des Archives du Palais Princier de Monaco par autorisation de feu Son Altesse Sérinissime le Prince Rainier III.

Les autres articles de mon travail de recherche en thèse doctorale de l'Université d'Aix-en-Provence, sur onze ans (1990-2001),  déjà inscrits sur ce blog sont
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(Si ces liens ne fonctionnent pas en cliquant dessus, faites-en un copié / collé qu vous placez sur la  d'adresses )
L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html
Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html


1. Le mythe d'Hercule - La légende de Sainte-Dévote

             Ce singulier territoire est peuplé depuis la préhistoire comme en témoignent les musées d'anthropologie de Monaco et de Menton.
                         Une zone géographique de Monaco apparaît dans les textes antiques [à toutes fins utiles je signale que d'autres lieux géographiques s'appellent également Monaco dans les textes anciens comme la ville de Munich en Allemagne]. Gustave Saige prend ses sources chez Diodore de Sicile mais aussi chez Strabon [G.Saige, Monaco - Ses origines et son histoire d'après les documents originaux. Monaco, 1987, p.9 et suivantes]. Suivant ses traductions G.Saige pense reconnaître dans Monaco la montagne alpine qui couronne l'actuel port de Monaco ; une première localisation de cette montagne de Monaco et de son port étant donnée à l'occasion de la construction de la route des Alpes attribuée à Hercule. Cet auteur voit dans ces mythes la preuve d'une implantation phénicienne locale précoce.
                            Strabon signale un premier sanctuaire dédié à Melquart Ménouakh [L'abbé Bergès, cité par Gustave Saige, donne un traduction de Menouakh "qui donne le repos", c'est pour lui l'éthymologie du nom de Monaco].  Cet édifice aurait pu être construit sur le petit plateau qui surplombe le port et qu'on appelle Monaghet. Jean-Baptiste Robert, dans une brillante analyse des facteurs par lesquels la plaine de La Condamine ne fut jamais occupée par une ville au Moyen Age, pense que ce sanctuaire aurait été plus exactement situé au bord du torrent, à l'emplacement de l'actuelle église Sainte-Dévote, à l'entrée du vallon des Gaumates, tout proche de la mer [J.B.Robert, La Condamine de Monaco au Moyen Age. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1987, N°1, p.102] .
                                        Monaco devrait, en conséquences, son nom ancien de Portus Herculis Monoeci à cette double tradition et J.B.Robert de  souligner la remarquable permanence du nom dans la désignation du lieu de l'antiquité au bas Moyen Age malgré l'absence de populations depuis la période romaine [le site fut cependant occupé par des monastères avant l'arrivée des génois. Moine en latin se disant "monachus"]. Toutefois deux auteurs attribuent le nom de Monaco à une origine purement indigène [G.Reymond, J.E.Dugrand, Monaco antique. Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Nice, 1970, p.211, 223 et 225]. 

                              Sainte Dévote est la Sainte Patronne de la Principauté. Sa légende ne figure pas dans la Légende Dorée de Jacques de Voragine, archevêques de Gênes (1230-1290). Le texte le plus ancien connu qui fasse état de la passion de la sainte a été récemment retrouvée par Claude Passet à la Bibliothèque Nationale [C.Passet,Les sources de la "Passio Devotae" . Un manuscrit inédit, Paris, B.N. Lat.5248 (XII° siècle). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1977, n°1, p.79 à 98] . Ce texte du XII° siècle était partiellement connu par des copies manuscrites des XVII° et XVIII° siècles. Sainte-Dévote est une vierge Corse martyrisée en 304. Son corps aurait été recueilli par un prêtre et par un marin qui auraient décidé de la transporter en Afrique. Les vents contraires auraient alors poussé l'embarcation vers le nord et c'est ainsi que le prêtre aurait vu en songe la jeune fille lui indiquer le port de Monaco comme lieu de sépulture ; les compères étant guidés par une colombe sortie de la bouche de la jeune fille martyrisée. En 1705 un sanctuaire est dédicacé à Sainte-Dévote dans le vallon des Gaumates (lieu présumé du temple d'Hercule). Cette dédicace est connue par une restitution des seigneurs de Nice faite à l'abbaye de Saint-Pons. Cette succession des lieux de cultes "...répondent à l'effort continu de l'Eglise de substituer concrètement le christianisme au paganisme..." précise Jean-Baptiste Robert.

                                 Les implantations religieuses font transition dans la région monégasque entre l'ère romane et l'ère gothique. Une seconde église fort ancienne est également signalée par Jean-Baptiste Robert : l'église Sainte-Marie construite dans la Condamine au pied du Rocher. D'après cet auteur cet édifice ne signe pas du tout la présence d'un habitat ancien, mais une conséquence de la dévotion populaire "...dans la transcendance du matériel, la générosité paysanne pouvait égaler celle des seigneurs".

                                       Le petit territoire qui va devenir au XVII° siècle (avec les seigneuries de Menton et de Roquebrune) La Principauté de Monaco, reste, jusqu'à la fin du XIX° siècle, historiquement divisée entre les diocèses de Nice et de Vintimille. Toute l'histoire du rattachement au diocèse de Nice est liée au prieuré de Sainte-Dévote, seul édifice prieuré du territoire. Ce prieuré dépend, dès son origine, de l'abbaye clunisienne niçoise de Saint-Pons. Les paroisses de Peille et de l'abbaye de Saint-Pons possèdent en indivis le Rocher de Monaco mais l'une relève de l'autorité ecclésiastique de Vintimille et l'autre de celle de Nice. Et puis d'autres propriétaires terriens importants partagent le territoire comme l'abbaye de Lérins pour une partie des terres de Carnolès au Cap Martin sur la seigneurie de Roquebrune ; comme La Turbie à qui appartient la pointe de La Condamine au pied du Rocher de Monaco [G.Saige, 1897, op.cit., p.32.  //  H.Ardoino, Petites annales de Monaco, Roquebrune et Menton. Un texte écrit en 1843 et publié en 1926. Seconde édition : Vintimille, 1977   //   L.H.Labande, Histoire de la Principauté de Monaco. 2° édition, publication des Archives du Palais. Monaco, 1934]. 
    
                                                   Avant de devenir des entités politiques et avant, ou parallèlement à,  d'hypothétiques possessions peut-être seigneuriales indatables, ces territoires sont primitivement marqués par l'occupation des implantations sur terres d'Empire.

                       
                  2.  Monaco - L'annexion Génoise.

                     Monaco est géographiquement située sur la pointe occidentale et méridionale du Duché de Milan, dans une enclave alpine en bord de mer au pied  de La Turbie.

                        La République de Gênes, alliée de l'empereur Frédéric Barberousse, reçoit de celui-ci d'importants privilèges dont l'extension de sa seigneurie des mers depuis Poto-Pisano jusqu'à Nice. Les limites de cette seigneurie sont définitivement fixées en 1162 entre Porto-Venere et Monaco.
                              Il faut cependant attendre le traité du 30 mai 1191 entre l'empereur Henri VI et les Génois pour que Monaco soit une première fois reconnue en tant que possession génoise. Ce traité de 1191, par lequel Gênes se place en vassale de l'empire, se concrétise en 1194 par l'aide que la flotte génoise, alliée aux Pisans, apporte à l'empereur dans sa conquête du royaume de Sicile [Ch.E.Perrin, 1952, op.cit., p. 223 et 228]. Toutefois on ne verra pas les Génois investir militairement le rocher de Monaco avant 1215 malgré l'obligation impériale de créer une ville dès 1191.


                    3. Monaco - La fondation de la dynastie des Grimaldi.

                         Otto Canella, né très certainement dans le troisième quart du XI° siècle et décédé en 1143, est le plus ancien ascendant connu des Grimaldi. S'il fut consul de Gênes en 1133 son fils Bellamuto occupa cette charge avant lui en 1124. C'est le plus jeune fils d'Otto Canella, Grimaldo qui va donner son nom à la célèbre dynastie Monégasque.

              En 1297 les Guelfes - partisans du pape - prennent la forteresse du Rocher, entraînés par François Grimaldi - dit Malizia ou di Mazia - qui, pour pénétrer dans l'enceinte du château génois, se déguisa en moine avec ses compagnons. La possession fut de courte durée mais c'est à partir de cet évènement de la nuit du 8 janvier 1297 qu'apparaît la première reconnaissance de l'identité monégasque à travers la famille Grimaldi [S.Vilarem, A l'origine de la seigneurie de Monaco : Charles d'Anjou et le comté de Vintimille. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1985, N°9, p.163 à 172]. En fait, pour la circonstance, les Génois sont identifiés aux Gibelins et les partisans des Grimaldi au Guelfes.
                            Les comtes de Provence obligent les Guelfes à évacuer la place en 1301. [l'Occitanie atteint ses limites orientales à Gènes et Turin. Sur ces terres impériales le comté de Provence et le duché de Milan se disputent les influences par delà la République de Gènes avant la dédition de Nice à la Savoie (1388) et les prétentions de ce comté puis duché de Savoie - avant de devenir royaume de Sicile puis de Sardaigne- sur les territoires des seigneuries monégasques.  J'ajoute cette note en ce début d'année 2018 - alors que je reprends ce texte pour y apporter des corrections de rédaction vu que j'enregistre en ce moment beaucoup de lectures sur cette page - pour le lecteur qui aborde l'histoire de Monaco pour la première fois car effectivement le pouvoir seigneuriale Monégasque s'installe au cœur d'une situation historique et géopolitique très complexe : le génie des Grimaldi et le miracle de son indépendance depuis le Moyen Âge. A cela il faut ajouter que le pouvoir seigneurial sur ces territoires bien que conservant des schémas d'organisation des fiefs et manses du royaume de France, est également assez proche de celui des seigneuries de la péninsules. C'est-à-dire que le seigneur n'a de reconnaissance et de pouvoir que tant qu'il est plébiscité par la population qui peut s'organiser en syndics et constituer un important contre-pouvoir ou un non moins important soutien au seigneur reconnu  - Pour s'y retrouver ou essayer de comprendre ces rouages et enjeux on peut lire Le Prince de Machiavel].
                         Bien qu'investie d'aucun fief la famille Spinola représente un temps la possession du Rocher. Les Grimaldi gardent toutefois leur importance et font même figure de grands serviteurs du Roi. Suite à la division des Doria de Gênes et des Spinola de Monaco, les Guelfes reprennent leur importance et en 1317 Charles Freschi et Gaspar Grimaldi sont promus Capitaines du Peuple. En cette même année les Guelfes reprennent Monaco pour dix ans. Le retour des Gibelins en 1327 est suivi d'une série de pillages maritimes contre lesquels le comte de Provence intervint par le siège de 1330 : les Monégasques obtiennent leurs premiers droits de mer [M.Lapasset, Menton sous les Vento (1249-1346). Et Charles d'Anjou passa à Menton...Dans, Ou Pais'Mentounasc - Bulletin de la Société d'art et d'histoire du Mentonnais. 16° année -n° 61, p.9 à 24].

                                     Face à la menace des navires catalans les Grimaldi s'imposent et reprennent possession de la place en 1331, poursuivant désormais une politique d'hégémonie locale doublée de services rendus au roi de France. En 1346 Charles Grimaldi - chef de la maison - envoie une armée au siège de Crécy et l'armée qu'il avait levée pour le roi est décimée. La même année il se porte acquéreur de la seigneurie de Menton alors qu'il possède déjà de la Reine de Naples, comtesse de Provence, la seigneurie de Vintimille. Il agrandit une nouvelle fois son domaine en achetant la seigneurie de Castillon puis celle de Roquebrune en 1355. Mais, peu après le décès de Charles, les Grimaldi sont dépossédés de leurs fiefs par les Génois (1357).
                          Chassés de Monaco certains Grimaldi se réfugient à Nice. Rainier, au service de la reine Jeanne, reine de Naples et comtesse de Provence, reçoit de celle-ci les seigneuries de Bouyon, Bonson et de Tourette dans la viguerie de Vence. Rainier fut également nommé Sénéchal de Piémont.
                           Avant de mourir Rainier réussit à réunir Roquebrune à son fiel de Menton. Il faut attendre 1419 et la prise de pouvoir des Guelfes à Gênes pour que les Grimaldi reprennent possession pleine et entière de Monaco, fixant ainsi, jusqu'en 1861, les limites quasi définitives des territoires relevant de leur autorité. L'autonomie de ce pouvoir des Grimaldi sur les seigenuries de Monaco, Roquebrune et Menton est reconnue par la Savoie en 1489 et par Louis XII en 1512 [L.Baudoin, Claudine et Lambert Grimaldi Seigneurs de Monaco, de Roquebrune et de Menton au XV° siècle. Dans , Annales Monégasques. Monaco, 1986, n°10, p.9 à 24].  

                                      Cependant, un évènement lié à l'hégémonie des Grimaldi face à celle de la Maison de Savoie va avoir des conséquences extrêmement graves sur les relations entre les deux entités politiques jusqu'en 1861. Il s'agit d'un épisode par lequel Jean Grimaldi avait inféodé Roquebrune et les 11/12° de Menton à la Savoie en 1448. Le dernier des Grimaldi à avoir rendu l'hommage fut Lucien en 1505 [J.B.Robert, La seigneurie de Monaco vue par les Espagnols au temps de Charles Quint. Dans, Annales Monégasques. Menton, 1987, n°11, p.115 à 134]. En fait cette inféodation fut rendue caduque et non effective à partir de la défaillance de la Savoie lors du siège de Monaco par les Génois en 1506-1507, terminé par un assaut en 1508. La Savoie refusa toujours de reconnaître cette défaillance. Par ailleurs la rente stipulée en faveur du vassal n'a jamais été réglée.
                                  C'est également au XV° siècle que furent fixées par Jean - décédé en 1454 - les règles de succession des seigneuries monégasques : à défaut de primogéniture mâle les femmes sont appelées à la succession mais à condition expresse que leurs descendants prennent les noms et les armes des Grimaldi. Cette clause sera utilisée deux fois : une première fois au XVIII° siècle avec la succession du prince Antoine 1° et une seconde fois au XX° siècle avec la succession du prince Louis II, succession qui par sa particularité investira directement S.A.S. le prince Rainier III.

                           4. Monaco - Des seigneuries à la Principauté


 A l'aube de la Renaissance française nous retrouvons les seigneurs de Monaco qui sont en conflit avec le pouvoir ducal de Milan, contestant leur revendication à l'indépendance. Les Grimaldi se rangent alors aux côtés des rois de France Charles VIII et Louis XII [A.Battaini, Quand Machiavel se rendait en mission à Monaco. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1982, n°6, p.7 à 25].



                                       Jean II Grimaldi est aux côtés de Louis XII dans sa rapide conquête du Milanais. Il est nommé Chambellan et Conseiller du Roi. A ce titre il participe à l'expédition de Naples,  puis il devient gouverneur de Vintimille. Une révolte génoise suivie du siège de Monaco en 1507 et d'un assaut du Rocher en 1508 se soldant par un échec, rétablit Lucien dans les faveurs royales et il est à son tour nommé Chambellan du Roi. La révolte génoise et l'échec de l'assaut de Monaco de 1508 font comprendre à Louis XII tout l'intérêt stratégique de la place et réintroduit Lucien dans son entourage avant de le faire arrêter juste après son entrée triomphale royale à Gênes. Lucien est enfermé un an (1507-1508) et il retrouve sa liberté à condition de s'engager à être l'allié perpétuel de la France et à se soumettre à la juridiction du Chancelier du Roi. Lucien accepte mais aussitôt rendu à la liberté il se rapproche de l'empereur Ferdinand le Catholique. Fort de la protection impériale il fait céder Louis XII et l'oblige à reconnaître la pleine souveraineté de Monaco. A partir de 1512 le seigneur de Monaco ne détient plus son pouvoir que de "Dieu et de l'épée". Cette souveraineté est confirmée par François 1° en 1515. Monaco a désormais le droit de battre monnaie.

                                        L'assassinat de Lucien Grimaldi le 22 août 1523 - par Barthélémy Doria - amène Augustin Grimaldi, évêque de Grasse, à la tête des affaires monégasques. Tout comme Lucien et Jean, Augustin est un fils de Claudine qui, par testament, avait souhaité cet intermède dans la gestion des affaires Monégasques. Cette mort de Lucien - laissant un héritier en bas âge - est ainsi l'occasion d'accéder aux volontés de Claudine Grimaldi qui avait épousé son cousin Lambert Grimaldi.

                                      Augustin Grimaldi est déjà un personnage très important puisqu'il est, par sa charge d'évêque de Grasse, obligatoirement abbé de la très puissante et très riche abbaye des îles de Lérins [G.Grinda, Augustin Grimaldi témoin et acteur de de l'histoire méditerranéenne à l'époque de Charles Quint. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1978, n°2, p.103 à 140]. Son action en faveur d'un retour à la discipline monastique lui vaut l'estime et la reconnaissance du pape Clément VII qui, dans sa bulle du 19 février 1524, décrète en faveur de Monaco "Seigneur ne reconnaissant aucun supérieur au point de vue temporel". Par ses fonctions d'évêque de Grasse il ajoute à son pouvoir d'abbé de Lérins et de tous les monastères qui relèvent de l'abbaye, le titre d'administrateur des prisons de La Napoule - habituellement délégué par l'administration provençale au Seigneur d'Outre-Siagne - et des moulins d'Auribeau, de seigneur de Cannes et autres petits fiefs périphériques à l'évêché. Véritable fer de lance des pouvoirs politique et spirituel en Provence Orientale Augustin demeure un fidèle allié du pape, proche du roi de France mais il continue aussi inlassablement une politique de rapprochement du pouvoir impérial. Augustin aura  toutefois l'occasion de faire une belle démonstration de sa fidélité au roi en offrant ses services à François 1° après la défaite de Bonnivet à Gattinara. François 1° commet, en repoussant l'offre d'Augustin, une erreur irréparable incitant le seigneur de Monaco à faire résolument alliance avec l'empereur qui va désormais utiliser le port de Monaco comme base avancée vers l'Italie. François 1° risque une volte-face mais il est trop tard...
                                  Cette victoire de la diplomatie impériale face à celle du roi va également se refermer comme un piège sur Monaco. Augustin seigneur-évêque, dépêche Léonard Grimaldi en ambassade auprès de l'empereur. Le 7 juin 1524, Léonard outrepassant ses droits, signe à Burgos un traité qui stipule dans son premier article que le seigneur de Monaco et ses héritiers doivent rendre l'hommage à l'empereur. Augustin proteste avec vigueur et la déclaration de Tordesilla rattrape l'erreur de négociation. Pour 118 ans Monaco entre dans une ère de très étroite collaboration avec l'Espagne qui tend à transformer ces accords en protectorat très pesant. Charles Quint séjourne à Monaco du 5 au 9 août 1529.
                                   Augustin décède en 1532 dans des conditions assez mystérieuses. Honoré 1°, fils de Lucien, est toujours mineur. La régence est donnée à Etienne (Stephano) frère de Nicolas Grimaldi de Gênes. Ce régent, connu sous le nom d'Etienne le Gubernant, est un personnage assez étonnant qui va réussir, en six mois, à éliminer la présence espagnole du Rocher, obligeant l'ambassadeur de l'empereur à quitter Monaco [J.B.Robert, 1987, op.cit., p. 121 et 122] dans la mesure où il n'entend pas partager le pouvoir avec quiconque. Ce régent continuera à diriger les affaires monégasques par-delà la majorité d'Honoré 1° et jusqu'à la fin de sa vie en 1561, en se faisant reconnaître en tant que père adoptif d'Honoré 1° en 1540.
                                   C'est à la mort d'Augustin, et juste avant la régence d'Etienne, que l'Empereur donne les terres de Campagna, dans le royaume de Naples, au futur Honoré 1°, avec le titre de Marquis. Le titre est héréditaire et la donation s'accompagne de mille six cent trente ducas [Archives de Simanca - texte DXLII recueilli par G.Saige]. Le 1° août 1546, de Ratisbonne, l'Empereur "...autorise Augustin (Honoré 1°) à aliéner la terre de Campagna sauf le titre de marquis sous condition d'acquisition d'autres terres dans le royaume de Naples".

                                 

Honoré 1° atteint sa majorité en 1540, mais je l'ai dit, il laisse l'administration des affaires à Etienne le Gubernant jusqu'en 1561. Ce marquis de Campagna apparaît comme quelqu'un d'effacé, consacrant sa vie à son bien-être familial, aux honnêtes loisirs et aux arts. Le traité de Crépy, en 1544, avait scellé l'alliance de Monaco à l'Empire et éloignait le petit état des problèmes internationaux et des revendications de la Savoie sur Menton et Roquebrune. Honoré 1° sort très peu de son château qu'il commence à transformer en palais pour une cour lettrée.

Le premier fils d'Honoré 1°, Charles II, ne régnera que huit ans de 1581 à 1589, entraînant Monaco dans une succession de conflits dont le refus de rendre hommage à la Savoie. Le duc de Savoie en pleine réorganisation de son duché et fort de sa position de gendre de l'Empereur, risque parvenir à ses fins lorsque Charles II meurt brutalement à l'âge de trente-quatre ans sans avoir été marié.

Le frère de Charles II, Hercule 1° - docteur de l'Université de Pavie et administrateur des possessions monégasques en royaume de Naples - est brutalement amené à la tête des seigneuries monégasques. D'un caractère entier et doué d'une très forte personnalité, il déclare le nullius dioecesis de ses seigneuries seulement deux ans après son accession au trône [H.Chobaut, Essai sur l'autonomie religieuse de la Principauté de Monaco jusqu'à la création de l'évéché. Monaco, 1983]. Le duc de Savoie marque une trêve dans ses revendications, d'autant plus qu'Hercule 1° renforce sa position en épousant en 1595 "...Maria Landi de Valdetare, fille de Claudio Landi, prince de Valdetare, et de Jeanne d'Aragon, descendant par sa mère des rois d'Aragon et de Portugal" [G.Saige, 1897, op.cit., p.175 à 176]. Dès 1596 Hercule 1° en profite pour déclarer son absolue souveraineté sur ses seigneuries et le duc de Savoie en difficulté face à Henri IV - roi de France - doit céder. Dès lors le seigneur de Monaco, marquis de Campagna, isole ses seigneuries des influences extérieures, tant politiques qu'ecclésiastiques. Des différents surgissent avec les traditionnelles autorités de tutelles dont l'évêque de Vintimille qui réclame en 1603 l'application et le respect du Concile de Trente [A.P.M.-D(1)104, a8, p.17]. Suite au complot de Boccone - notaire de Monaco et agent actif de la Savoie - Hercule 1° est assassiné à Monaco dans la rue du Milieu le 21 novembre 1604 [F.Biancheri, Un tragique épisode de l'histoire de Monaco au début du XVII° siècle :la conjuration de Stéfano Boccone ou l'indépendance menacée...Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1983, n°7, p.33 à 53].
                                      Le fils d'Hercule 1°, le futur Prince Honoré II, n'a que six ans lors de l'assassinat de son père. Son oncle, le prince de Valdetare, est appelé à la régence. Le climat très dangereux qui règne à Monaco conduit Valdetare à exiler Honoré II et ses soeurs à Milan où le jeune héritier est élevé dans un univers très raffiné et très cultivé. Dès 1605 le régent est obligé de renforcer le protectorat espagnol pour imposer une garnison à demeure sur le Rocher. La Savoie essaie également d'exploiter la situation pour faire aboutir ses revendications illégitimes de suzerain sur les seigneuries de Roquebrune et Menton. L'administration de l'Empereur faisant clairement valoir la défaillance de la Savoie en 1506-1507, reporte l'arbitrage de la question de la vassalité à la majorité d'Honoré II. La diplomatie savoyarde se fait alors bienveillante vis-à-vis du prince de Valdetare.
                                 Honoré II, élevé à Milan, représente peut-être pour l'histoire de la région, l'archétype du seigneur qui, fort de son héritage culturel et de son sens très aigu de l'identité nationale, utilise l'instrument politico-culturel pour sortir son pays des jougs étrangers. En 1612, juste avant sa majorité, Honoré II prend lui-même le titre de Prince qu'il sait faire reconnaître par l'Empereur en 1633. Utilisant la ferveur catholique qu'il renforce considérablement sur ses seigneuries dès son accession au pouvoir par une véritable stratégie de constructions cultuelles catholiques ( la "menace" protestante étant toujours présente dans la vallée de La Roya), Honoré II exploite également la politique de Richelieu et l'affaiblissement de l'Empire pour entamer de premiers pourparlers avec la France vers une protection française plus respectueuse de l'indépendance de l'identité monégasque. Ces négociations entre Monaco et la France sont effectuées dans le plus grand secret [Cet épisode de secrètes négociations inaugure un des points forts de la politique des princes de Monaco pour au moins un siècle, de très fine diplomatie et de services secrets au bénéfice des rois de France.]. Elles sont interrompues en 1631, puis reprennent en 1635 pour aboutir à l'expulsion des Espagnols en 1641 aux cris de Sainte-Dévote et de Grimaldi [C.Passet, Documents d'archives : relation d'expulsion de la garnison espagnole de Monaco (17 novembre 1641). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1984, n°8, p.154]. Tout porte à croire que la gravure de Sainte-Dévote représentée avec la palme des martyrs, sur fond de Monaco, est une image commandée par le prince Honoré II à des fins de propagande indépendantiste.


C'est par le traité de Péronne (8 juillet 1641) [I. et C.Passet, Honoré II ou la liberté glorieuse de Monaco (1597-1662). Dans Annales monégasques. Monaco, 1997, n°21, p.171 à 210 // C.Passet, Documents d'archives : le traité de Péronne. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1998, n°22, p.149 à 164] qu'une des clauses établit définitivement la substitution de la coopération du protectorat  espagnol par l'alliance avec la France, reconnaissant également le pleine souveraineté de Monaco et le titre princier à son seigneur et à ses descendants. De plus, en dédommagement des territoires d'empire perdus par Honoré II, Louis XIII fait don du duché de Valentinois (vallée du Rhône), du comté de Carladez (Cantal - site du château comtal à Mur-de-Barrez ou de Barrès, suivant les orthographes rencontrées) et du marquisat des Beaux (de Provence) avec les titres et revenus qui y étaient attachés [G.Default, Les terres de France données au Prince de Monaco en exécution du traité de Péronne. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1980, n°4, p.7 à 54]. En 1642 le prince est reçu, à titre personnel et transmissible à son fils, Duc et Pair du royaume au parlement. Les armoiries des Grimaldi s'enrichissent du manteau de Pair (doublé d'hermine) et du collier de l'ordre du Saint-Esprit en remplacement de celui de la Toison d'Or donné par l'Empereur en 1625. Dès 1640 l'atelier des monnaies est créé. Le Prince de Monaco va obtenir l'aval du Roi pour publier une généalogie des Grimaldi, préparée depuis dix ans. Par cette généalogie le Prince Honoré II fait valoir ses revendications à des origines impériales dont on va trouver  l'écho sur toutes les plaques apposées dans le palais et dans la ville de Menton à l'occasion des transformations commandées par le prince. Cette généalogie est aujourd'hui considérée comme un acte de la diplomatie d'Honoré II vis-à-vis de Louis XIII.


                     
Tout le règne d'Honoré II va être un très savant et très subtil mélange d'austérité et de rigueur, de ferveur religieuse post-trentienne et de déploiements de fastes dignes des plus grandes cours d'Europe. Donner au château de Monaco la réelle dimension d'un palais est un souci de politique de prestige omniprésent chez Honoré II. Les commandes vont être extrêmement nombreuses tant en tableaux (plus de 600) qu'en tapisseries de Flandres et de la Marche (dites d'Auvergne), qu'en orfèvreries, qu'en architectures. A partir de 1641 les artistes appelés par Honoré II seront essentiellement français mais le savoir-faire, les modes locales, les courants italiens subsisteront pour s'atténuer peu à peu, créant un patrimoine national original où l'art de la façade peinte, et de l'architecture polychrome, commence une nouvelle hégémonie en digne succession du siècle d'Honoré 1°.
                                A sa mort (1662), Honoré II est un prince puissant et redouté qui laisse derrière lui une oeuvre sans précédent dans l'histoire de Monaco. Cet héritage est toutefois construit sur un socle d'argile dont le traité des Pyrénées de 1659 va révéler, pendant les deux règnes qui vont suivre, toute sa fragilité.




                              5. Sous le seul règne de Louis XIV, deux princes d'exception succèdent à Honoré II :

                            Les Princes Louis 1° et Antoine 1°

                                       Cette période historique commence par le règne du prince dont les fastes légendaires et le service auprès de Louis XIV occultent presque totalement la grandeur d'un monarque au service de ses seigneuries.
                            Le prince Honoré II emportait avec lui ses succès politiques et statutaires, laissant son petit-fils Louis 1°  dans une situation d'autant plus délicate que par le traité des Pyrénées de 1659 les donations faites par Louis XIII, lors du traité de 1641, étaient rendues caduques par des clauses précisant la restitution au prince de Monaco des biens confisqués en pays soumis et que le roi de France serait  déchargé"...des compensations territoriales accordées par lui dans la proportion de la valeur des restitutions faites par l'Espagne" [G.Saige, 1897, op.cit., p.233 et 234]. Ces demandes de restitutions furent présentées jusqu'en 1710 (à la veille des premiers pourparlers d'Utrecht) mais sans succès. Ainsi le Prince Louis 1° se retrouve dans la position de perdre ses importants revenus, dont ceux du duché de Valentinois, et sous protectorat  fraçais, bien qu'héritier des privilèges accordés par Louis XIII à Honoré 1°, de redevenir le vassal de l'Espagne face à une Savoie qui revendique toujours sa suzeraineté sur Menton et Roquebrune. Jamais l'avenir de la Principauté n'avait été autant mis en danger par le jeu des accords entre grandes puissances et jamais aucun seigneur de Monaco n'a autant dépendu de la politique étrangère d'un monarque étranger que Louis 1° de celle de Louis XIV. La confusion entre les acquis d'Honoré II, en principe héréditaires, et la situation réelle de Louis 1° n'est pas pour assurer un avenir certain à la souveraineté monégasque garantie par la France.
                                       Certes, Louis 1° bénéficie des faveurs royales et il est même marié à une très grande dame du royaume en la personne de Charlotte-Catherine de Gramont qui fut dans son enfance la compagne de jeux des nièces de Mazarin, devenant par la suite une de ces femmes de la haute noblesse dont Louis XIV aimait s'entourer [J.B.Robert, Sur les pas d'une princesse de Monaco : Charlotte-Catherine de Gramont. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1987, n°11, p.88, 89 et 90]. La personnalité de cette princesse a été un atout considérable pour la position de Louis 1° dans l'entourage royal. Cette princesse joyeuse et pétillante se complaisait dans l'univers des grands de son temps. Appartenant au cercle des Précieuses Charlotte-Catherine était célèbre à la Cour pour sa beauté et pour son entrain. Elle-même princesse de Monaco, duchesse de Valentinois et comtesse de Carladez, marquise des Beaux, elle entretenait des relations privilégiées avec la noblesse provençale. Lors de ses brefs séjours sur le Rocher de Monaco on la voyait recevoir des voyageurs qui passaient au large, ne manquant pas de relâcher au port bien abrité, ou des voisins comme la comtesse de Grignan, épouse du Lieutenant Général de Provence, seigneur d'Entrecasteaux (Var), tapageuse actrice du baroque aixois et par-dessus tout fille de Madame de Sévigné. Le milieu aixois c'est aussi l'archevêque Jérôme Grimaldi, fin conseiller de la cour monégasque en matière d'art. Le baroque aixois et ses fastes dont Jean-Jacques Gloton nous régale abondamment [J.J.Gloton, Renaissance et Baroque à Aix-en-Provence. Recherches sur la culture architecturale dans le midi de la France de la fin du XV° siècle au début du XVIII° siècle. Ecole Française de Rome - Palais Farnèse - 1979, p.233, 237, 241, 243,  266, 370, 371, 397] c'est encore cette famille de Crillon à laquelle Catherine-Charlotte se lie par le baron Joseph-Dominique lors de son passage à Avignon au mois de novembre 1661[J.B.Robert, 1987, op.cit., p. 92]. Enfin cette fresque de la turbulence mondaine provençale ne serait pas complète si nous ne signalions pas cette famille Lascaris, originaire de Tende tout en haut de la vallée de La Roya et qui construisit dès 1648 le plus vaste palais baroque de Nice. Palais aux décors encore teintés de forts accents maniéristes et d'un plan de distribution directement hérité de l'art gothique tel qu'on le rencontre dans certains tissus urbains  alpins.
                                              Alors que s'achève peu à peu l'église paroissiale Saint-Michel de Menton, Charlotte-Catherine lance le plus vaste chantier jamais entrepris d'un seul jet sur le Rocher de Monaco par la commande d'un couvent. Ce couvent de la Visitation - en souvenir de son éducation chez les Visitandines à Paris - est confié à Marc-Antonio Grigho architecte Cosmate trouvé à Gênes [G.Saige, 1897, op.cit., p.260]. Cette vaste architecture a été totalement remaniée tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, et, en l'absence de sources iconographiques d'archives, je ne la retiendrai pas dans le cadre de cette étude et je le regrette car il nous manque ici un jalon important de l'apport de l'architecture italienne en Principauté dans la seconde moitié du XVII° siècle, alors que l'art français s'impose progressivement à Monaco depuis le règne d'Honoré II. De Menton à Monaco, dès le début du règne de Louis 1°, le climat est aux vastes entreprises architecturales pour lesquelles l'architecture locale joue un rôle aussi important que les apports italiens...et déjà français.
                                                 Louis 1° guerroie auprès de Louis XIV jusqu'en 1678, date du décès de Charlotte-Catherine de Gramont et de la promulgation des "Statuts de la Principauté" autrement appelés "Code Louis". Cet acte de politique intérieure du prince, l'année du décès de son épouse et à la fin des engagements militaires du Prince Louis 1° auprès du Roi Louis XIV, n'est par fortuit malgré les années de paix que le royaume va connaître après les traités de Nimègue (1678-1679).


                                                     En 1680 la Cour n'est pas encore installée à Versailles et les vues de Louis XIV se heurtent à l'hostilité obstinée de Colbert [A. et J. Marie, Versailles au temps de Louis XIV - Troisième partie - Mansart et Robert de Cotte. Paris, 1976, p.437]. La Cour ne s'installera à Versailles qu'en 1682 mais déjà toute l'infrastructure de la ville, prévue et décidée dès 1671 [A.Pératé, Versailles - Les villes d'art célèbres. Paris, 1920, p.151], se met progressivement en place sous l'oeil vigilant du roi. Louvois qui, contrairement à Colbert, entre tout à fait dans la ligne des projets royaux, est un véritable Ministre des Affaires Etrangères depuis 1672. Il va être appelé à prendre la charge de Colbert de Surintendant des Bâtiments, Arts et Manufactures en 1683. En 1680 la signature de Louvois figure à côté de celle du roi au sujet dune transaction entre l'archevêque de Reims et le prince de Monaco. Par sa fonction Louvois est l'administrateur direct des intérêts français en Principauté de Monaco mais il est aussi le frère de l'archevêque de Reims autrement connu par son nom : Monsieur Le Tellier. On évoquera peut-être la folle passion de Monsieur Le Tellier pour Madame de Sévigné, mais encore les ambitions de Monseigneur l'archevêque de Reims projetant l'embellissement luxueux de son palais épiscopal de Reims dans l'espoir de couronner un jour un autre roi [plans demandés à Robert de Cotte cf. I.Pallot-Frossard, Le palais du Tau à Reims. Dans, Reims - ville du sacre - Les dossiers de l'archéologie. Paris, octobre, 1993, N°186, p.45 ]... Certes, les documents que j'ai retrouvé dans les archives du Palais de Monaco concernant cette transaction ne sont pas suffisant pour expliquer et avancer des arguments d'autant plus que Louvois pouvait très bien être au courant d'un projet de grandes écuries au plus près de cet hôtel appartenant à son frère, nécessitant l'expropriation des hôtels particuliers de Lauzun et de Noaille. Toujours est-il que nous voyons clairement Louvois installer le prince Moanco au plus près du palais de Versailles et s'en occuper personnellement, de telle manière que le roi, lui aussi, accorde sa bienveillance à cette acquisition d'Hôtel particulier [cette question sera exposée en détail, plus loin sur ce blog, par ma page consacrée aux mouvements versaillais architecturaux polychromes en Principauté]. Le prince de Monaco se trouve dans la cohorte des grands seigneurs serviteurs du royaume et, cependant, un auteur comme Claude Passet remarque que ce prince n'investit pratiquement pas dans les fortifications du Rocher, comme si un désintérêt soudain ou relatif pour la Principauté semblait frapper la place militaire stratégique de Monaco [C.Passet, L'armement de la forteresse de Monaco. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1891, n°5, p.116 et 117] alors que c'est précisément sous le règne du prince Louis 1° que la ville de Monaco subit, essentiellement, ses transformations les plus profondes lui donnant sa configuration moderne. Ces travaux de commande princière sont situés par certains auteurs à partir de 1675, c'est-à-dire à la fin présumée du chantier du couvent de La Visitation (1663-1665). Il me semble peu probable - alors que les chantiers royaux s'arrêtent pendant les guerres ou ralentissent considérablement - que le prince Louis 1°, toujours au service du roi, ait eu les moyens, ou le peu de sagesse, d'entreprendre de nouveaux chantiers alors que s'achève à-peine celui, non seulement de La Visitation, mais aussi celui de l'église Saint-Michel à Menton. Si, d'une autre façon, Marc-Antoine Grigho continue à être actif à Monaco et jusqu'à Nice, c'est bien autour des années 1680 et surtout après qu'on ait vu un nouvel esprit architectural ( déjà préparé par la fin du règne du prince Honoré II) plus résolument français jusqu'aux commandes parisiennes et versaillaises du futur prince Antoine 1°, fils de Louis 1°, élevé à la cour de Louis XIV. Néanmoins, si l'esprit local est franchement tourné vers l'architecture colorée et peinte comme on la réalise à la même époque sur la côte génoise, nous verrons, avec cet hôtel versaillais acquis en 1680, que la ville de Versailles fut un autre foyer important de création et de réflexion architecturale peinte. Il faut peut-être alors considérer le règne de Louis 1°, guidé à la Cour par Louvois, comme un acte de diplomatie servant dans un premier temps les intérêts du roi mais dans un second temps très nettement orienté vers les bénéfices dont la principauté pourrait s'enrichir sans perdre ses avantages et possessions dont le service du roi ne pouvait être que l'atout maître. L'oeuvre diplomatique de Louis 1°, qui s'achèvera avec l'ambassade de Rome en 1669, passe par des succès importants qui vont rétablir et même consolider les privilèges accordés par Louis XIII à Honoré II. C'est en effet à partir de 1680 que Louis 1° entreprend de se faire reconnaître "Prince Etranger" à la Cour. Il obtient même une nouvelle érection de la Principauté en Duché Pairie avec réserves expresses évitant l'intégration de la Principauté au royaume au décès du Prince.

                           Nous pouvons donc entrevoir à partir de cette transaction entre l'archevêque de Reims et le prince Louis 1° tout l'intérêt que le roi lui-même accordait à la place de Monaco et à l'attachement de son prince. Les fortifications qui reprendront au début du règne d'Antoine 1° seront dirigées par les ingénieurs de Toulon : au prince d'en assumer les coûts et charges avec les revenus des seigneuries données par Louis XIII.
                         

A une époque où Louis 1° dépense huit à neuf fois le prix d'une maison pour un carrosse couvert d'or, attelé à huit chevaux et ne servant qu'à circuler sur le Rocher, le jeune duc de Valentinois Antoine 1° suit une éducation parisienne, menant des études passionnées sur l'art des fortifications, nous laissant un superbe manuscrit savamment dessiné et magnifiquement colorié. Ce futur prince, à la carrure tellement impressionnante que Louis XIV le surnomme Goliath, va non seulement être une très forte personnalité mais en plus un érudit des arts et des lettres au service d'une intelligence et d'un sens de la diplomatie non moins grands que ceux de son père. Composant des pièces musicales, maniant le français et l'italien avec une rare dextérité et un modernisme surprenant, son esprit caustique s'exprime assez souvent à travers sa correspondance et ses compositions en vers, de façon magnifique, cinglante et parfois ô combien cocasse!...[trait de la personnalité du prince déjà souligné par C.Passet, L'armement de la forteresse de Monaco. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1981, n°5, p.116 et 117] Antoine 1° va parachever l'oeuvre de son père et continuer à installer à Monaco une cour extrêmement brillante appelant les grands artistes du temps, et ce malgré d'incroyables difficultés. La fin du règne de Louis XIV va ouvrir une nouvelle page de l'histoire de Monaco par la Savoie qui va parvenir à ses fins par le catastrophique Traité d'Utrecht.
                Antoine 1°, alors duc de Valentinois, marié en 1688 avec Marie de Lorraine (encore une intervention de Louvois) fille de Louis de Lorraine Grand Ecuyer de France et comte d'Armagnac, sert un temps dans les armées du roi. Au décès de son père en 1701, Antoine 1°, désormais prince de Monaco, quitte la Cour pour ne plus jamais y revenir. Il se retire en Principauté jusqu'à la fin de sa vie en 1730. Les auteurs ont évoqué, pour justifier cette retraite volontaire, les dettes assez considérables accumulées par son père. Au regard des revenus non moins considérables de la Principauté à cette époque (provenant essentiellement du duché de Valentinois et de ses droits sur le Rhône) on peut tout de même douter de cette unique raison financière. En fait, le prince Antoine 1° a essuyé certaines déceptions dans son service aux armées et il est probable qu'il ait pressenti la fin du règne de Louis XIV avec les dangers qu'il risquait constituer pour "son petit royaume", pour reprendre une expression du Prince. La position stratégique de la Principauté a surtout permis à Antoine 1° de lancer tout un réseau d'espionnage extrêmement efficace au service de Louis XIV, c'est-à-dire à son service. Ayant des correspondants dans toute la partie méridionale alpine et de l'Europe, le prince est constamment informé des mouvements les plus secrets des troupes et des gouvernements étrangers. Cette activité va lui permettre, lors des premiers pourparlers d'Utrecht, de sauver son petit Etat d'une radiation pure et simple de la carte de l'Europe. Il ne peut cependant pas éviter l'inféodation à la Savoie (1715-1716) devenue pour l'heure royaume de Sicile avant de devenir royaume de Sardaigne. Inutile de dire qu'Antoine 1° ne rendra jamais l'hommage que réclame la Savoie et il ira même jusqu'à renforcer sa présence en Mentonnais en passant de luxueuses commandes à Jacques V Gabriel sous prétexte d'agréments. Le second palais du Prince - en fait de villa dans l'exacte acceptation du terme de son origine romaine - sera construit sur la terre de Carnolès au pied de Roquebrune, en bord de mer. Entre Carnolès et Menton Antoine 1° fera également aménager, toujours sur les plans de Jacques V Gabriel, un magnifique jardin au lieu dit Saint-Roch [ces deux réalisations, dont je vous dévoilerai par une autre page de ce blog tous les détails puisque c'est moi qui les découverts et identifiés, se trouvaient situés sur l'actuelle commune de Menton].
Les états successifs depuis le projet de Jacques V Gabriel à la Réalisation de Latour, jusqu'aux transformations de la fin du XVIII° siècle à celles de la fin du XIX° siècle, seront étudiées et présentées sur une autre page de ce blog.  Lorsqu'on connaît les différentes phases qui nous amènent à ce bâtiment (aujourd'hui un musée) on décèle encore les origines architecturales de ce "palais", à l'origine un "casin", sous cet angle ci dessus et sous cet autre autre ci dessous.
PRESENTATION DE LA RECHERCHE A LA PAGE "Versailles/Monaco, les vecteurs versaillais de l'architecture polychrome en Principauté de Monaco" au mois de septembre 2012, sur ce blog.                  


Le Prince Antoine 1° c'est aussi une série de conflits avec son épouse Marie de Lorraine. Ces conflits nous vaudront de somptueuses commandes à Robert de Cotte en conséquence d'autres commandes au même Architecte du Roi pour les aménagements intérieurs du Palais de Monaco. Certes les projets de Robert de Cotte [dont je vous présenterai aussi ma découverte et mon identification sur la page de ce blog par laquelle je présenterai les projets de Gabriel] pour Castelnovo (extrémité nord-est du Rocher) et celui de Jacques V Gabriel pour Carnolès ne seront jamais réalisés mais ils laisseront des modèles pour les architectes que le Prince entretient à demeure. Des modèles et des idées qui eurent peut-être un certain écho dans la réalisation tardive du Palais du Gouverneur de Menton. Marie de Lorraine et le prince Antoine 1° vont faire réaliser, chacun de leur côté, sur le Rocher, deux bâtiments de tranquillité : Le Désert [dénomination qui a certainement une origine dans les rapports étroits que Marie entretenait avec la cour de Versailles, j'y reviendrai] pour Marie de Lorraine (parcelle nord juste avant Castelnovo) et le Giardinetto pour le prince (attenant à la façade ouest du couvent de la Visitation). Je n'ai malheureusement pas de trace suffisantes pour présenter ici ces architectures et évaluer les apports probables de l'art français. Apports d'autant plus imaginables que le Prince a toujours à sa disposition Jean La Tour [on trouve également le nom orthographié Latour . Certains auteurs font état d'un frère de La Tour, également architecte au service du Prince, mais je n'ai jamais rencontré son nom dans les documents d'archives qui ne témoignent pas non plus très souvent des prénoms des auteurs des plans et des projets d'architecture de la cour de Monaco] constamment chargé de mettre en place les plans qui arrivent de Paris ou de Versailles, de faire des relevés des monuments de la Principauté (subsiste le plan du château détruit de Menton), voire de modifier suivant les désirs du Prince les plans parisiens et que ceux que l'ingénieur Guiraud, appelé "Ma Minerve" par le prince, envoie de Toulon [imitant en cela Louis XIV : cf. B.Jestaz, Le Trianon de Marbre ou Louis XIV architecte. Dans, Gazette des Beaux Arts - Novembre 1969 - VI° période - Tome LXXIV - Cent onzième année - 1210° livraison. P.259 à 286]. Les architectures de Guiraud sont des architectures de l'ingénierie militaire étudiées à Toulon d'après les rapports faits par les inspecteurs royaux. Ces travaux de fortifications vont prendre une telle ampleur qu'ils vont absorber les finances princières pendant une bonne dizaine d'années contraignant même le prince à gager une partie de sa vaisselle et de ses joyaux. Je dois en conséquence distinguer trois périodes architecturales sous le règne du Prince Antoine 1° :

- le début du règne de 1701 à 1706 est marqué par la défection de Victor Amédée de Savoie, initialement allié de Louis XIV, renvoyant la guerre de Succession d'Espagne dans le comté de Nice que les Français occupent de 1704 à 1706. Première expérimentations des architectes français à la cour d'Antoine 1°.

- les années 1706-1714 qui sont des années de très intenses fortifications du Rocher [C.Passet, Les fortifications de Monaco. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1979, N°3, p.128 à 144]. Néanmoins commandes de luxe à Robert de Cotte.

- l'après Utrecht correspondant à la période historique de La Régence et du second protectorat de la Savoie sur Roquebrune et Menton. Commandes à Jacques V Gabriel pour Saint-Roch et Carnolès. Constructions et aménagements des lieux de tranquillité : le Giardinetto et le Désert.

                     Ces deux très grands princes que furent successivement Louis 1° et son fils  Antoine 1°, en dignes héritiers du nom moins grand Honoré II, scellèrent une ère d'apogée culturelle que la Principauté ne retrouvera  qu'à partir de la seconde moitié du XIX° siècle.
Un ensemble de trois photos montrant les fortifications autour du site du Palais, avec les rampes d'accès au Rocher, seul accès avant la percée de la route au XIX° siècle. Situation des fortifications après le règne du Prince Antoine 1° jusqu'aux conceptions modernes du Palais, depuis les restaurations du XIX° siècle jusqu'aux aménagements de S.A.S. le Prince Rainier III.
                
           6. La succession d'Antoine 1° - Louise Hippolyte Princesse de Monaco - L'impossible succession de Jacques 1° né Matignon.




                               C'est la fille aînée d'Antoine 1°, Louise-Hippolyte [F.Biancheri, Louise-Hippolyte Grimaldi, Princesse souveraine de Monaco. Dans, Annales Monégasques. Monaco; 1979, N°3, p.7 à 56], qui, en vertu des règles de succession fixées par Jean dans la première moitié du XV° siècle, accède au trône monégasque le 21 février 1731. Louis-Hippolyte ne règnera même pas un an puisqu'elle sera emportée par la petite vérole le 29 décembre de cette même année 1731.
                                  Jacques Matignon, comte de Thorigny, avait épousé Louise-Hippolyte en 1715. Le choix de ce gendre, avec l'agrément du roi, fut imposé à Antoine 1° par son épouse Marie de Lorraine [M.Martindale, Le duc de Valentinois, un prince philosophe à Passy au XVIII° siècle. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1983, N°7, p.141 à 166  //  J.B.Robert, La princesse Marie de Lorraine, témoins de son temps. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1991, N°15, p.151 à 181]. Si, contre mauvaise fortune, le prince fit bonne figure il va détester ce gendre brillant à la jeunesse tumultueuse, qui eut l'audace de vouloir écarteler (c'est-à-dire joindre sur un même écu ses armoiries à celles des Grimaldi) contre toutes les dispositions prises lors de la signature du contrat de mariage. A la mort de son épouse, Jacques Matignon, duc de Valentinois, devint toutefois Prince de Monaco. Il fut contraint d'abdiquer au milieu de l'année qui suivit le décès de Louise-Hippolyte laissant l'administration de la Principauté à un fils naturel d'Antoine 1° connu sous le nom de Chevalier Grimaldi. Jacques 1° se retira alors dans ses domaines. Il revint à Monaco en 1734 pour faire reconnaître la légitimité de son fils Honoré à la succession au trône. Le fils de Louise-Hippolyte et de Jacques 1° n'avait que 14 ans en 1734. Parvenu à sa majorité il prit le pouvoir sous le nom d'Honoré III, laissant une part de l'administration de la Principauté au Chevalier Grimaldi jusqu'à la mort de ce dernier en 1784. 


                                   7. Monaco et Honoré III - Monaco et le Chevalier Grimaldi. Les débuts de l'ère industrielle en Principauté. Confréries de Pénitents et Franc-Maçonnerie : le lecteur peut faire le lien entre ce paragraphe et les chapelles des Alpes-Maritimes à la page "Primitifs Niçois - Chapelles Peintes" au mois de mars 2012 sur ce blog. Dépasser la période des chapelles des "Primitifs Niçois" et descendre dans la page jusqu'à Tourette du Château puis aux chapelles des Pénitents de la vallée de la Roya au reste des Alpes-Maritimes. Les études qui paraissent un peu lacunaires en présentation dans certains articles sont reprises plus détaillées dans d'autres, en tiroirs. Ainsi se construit un ensemble très scientifiquement cohérent et abondamment documenté et étayé en redonnant à chaque article un intérêt nouveau pour des questionnements également nouveaux.
                             
                               L'administration du Chevalier Grimaldi va être sage, prudente et économe. Elle rapproche également la Principauté de Turin, capitale du royaume de Sardaigne, qui va installer quelques représentants de son administration à Menton. C'est une ère de développement des échanges commerciaux entre Turin et Monaco [G.Saige, 1897, op.cit., p.316-317   // L.H.Labande, 1934, op.cit., p.235 à 265].
                                   Honoré III ne résidera que très peu à Monaco. La neutralité observée par la Principauté pendant la guerre de succession d'Autriche tiendra les seigneuries monégasques à l'écart d'éventuelles conséquences des traités de paix. Suite à son mariage à Catherine de Brignole en 1757 - occasion de pompes colorées - Honoré III réside toutefois pendant trois ans à Monaco. C'est là aussi l'occasion de lier des liens étroits avec la Ligurie puisque l'épouse d'Honoré III est Génoise. Ayant voulu conclure, en personne, la difficile question des limites territoriales entre La Turbie et la Principauté, Honoré III, n'ayant pas le génie de ses ancêtres et connaissant mal la question, dut accepter une réduction des limites territoriales. En 1767 il fit cependant reconnaître définitivement le nullius dioecesis de la Principauté [H.Chobaut, 1913, op.cit., p.70  // W.Maier, Les communautés religieuses sous les règnes des princes Charles III et Albert 1° (1860-1910). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1987, n°11, p.23 à 52], mais aucune suite véritable n'est donnée par l'administration ecclésiastique. La légitimité du prince est également mise à mal par le marquis Grimaldi de Cagnes, qui, se fondant sur les origines othoniennes de la famille Grimaldi établies par la généalogie de Vénasque Ferriol, réclame le trône de Monaco. Cette contestation entraînera la révision de cette généalogie des Grimaldi de Monaco sur des bases scientifiques qui aboutiront à l'histoire moderne de la famille, mise à jour par Gustave Saige. Les insertions d'une administration de la Principauté exclusivement gérée par le Chevalier de Grimaldi apparaissent de nos jours quelque peu abusives. Le Chevalier est secondé dans sa tâche par le Conseil de Gouvernement mais le rôle le plus important revient au Secrétaire d'Etat, véritable bras droit du Prince. A Menton le Premier Magistrat est appelé Podestat ou Gouverneur , alors qu'à Roquebrune on le désigne sous le nom de Castellan [A.Cudraz, Les idées nouvelles à Monaco au siècle des lumières. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1978, n°2, p.61 à 76]. Ces différents administrateurs vont récupérer les voeux du prince qui sont de voir s'implanter en Principauté une industrie et un artisanat susceptibles d'avoir une réelle incidence sur le commerce international. On commence par une fabrique de cire en 1753, puis on crée une fabrique de vermicelle en 1754 et on continue par des manufactures de tabac et de savonnerie alors qu'une première imprimerie s'installe en 1760. Puis, des gisements de charbon sont découverts sur le pente du mont Agel à partir de 1782 mais l'exploitation n'en n'est pas effectuée.

                                    Depuis le Moyen Âge la configuration des villes de la Principauté n'avait guère bougée. C'était surtout par l'intérieur qu'une lente évolution se faisait un peu sentir, avec quelques débordements du vieux noyaux médiéval. Les anciennes murailles de l'axe château-église servaient d'ossature principale à l'urbanisme, exception faite de Monaco qui avait bénéficié, avant les travaux de modernisation de Louis 1°, d'une organisation primitive de son urbanisme primitif, mais malgré tout, d'un schéma proche de celui des deux autres villes (que rejoindra Menton), et qui constitue encore le noyau de la vieille ville appelée Monaco Ville. Les dessins des archives des comtes Sola à Milan (plus haut dans la page) - vraisemblablement des dessins préparatoires à la gravure de Sainte-Dévote que j'ai présentée plus haut sous le règne du prince Honoré II - servent de base aux différentes études [J.B.Robert, Combien de Monégasques au moyen âge ? Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1984, n°8, p.161 à 184]. Si ces villes sont concentrées dans le périmètre des murailles c'est, au fur et à mesure de l'accroissement de la population, par l'intérieur, qu'elles se sont modifiées sans qu'on ait jamais créé ni faubourg (exceptions faites des premières conquêtes extra-urbaines à Menton sous Honoré II par la construction d'un couvent et l'implantation au XVIII° siècle du Palais du Gouverneur, voire du port de Monaco) [M.Plaud, La bourgeoisie mentonnaise au XVIII° siècle. Mémoire de maîtrise d'histoire. Paris X Nanterre. Robert Mandrou Directeur. Octbore 1977] ni village dans l'espace agricole rare, précieux, et réservé aux cultures constituant l'essentiel de la richesse locale, le domaine de Carnolès étant encore un cas obsolète lié aux implantations dynastiques des Grimaldi et qui était aussi une propriété privée. Seule l'implantation des moulins, avant le XIX° siècle, avait nécessité cette conquête extra-urbaine de l'espace agricole. Ces moulins à huile et à farine [J.B.Robert, Un problème de mutation économique : l'olivier entre Nice et Menton, du Moyen Age aux Temps Modernes. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1981, p.149 à 165], implantés à Monaco et à Menton, sont des bâtiments construits sur les torrents au débit annuel assez constant ou assez régulier en dehors des périodes de crues (par ailleurs très dangereuses). Plusieurs moulin, comme à Menton, peuvent se superposer de façon vertigineuse (l'eau tombant en cascade d'une roue sur l'autre) pour une exploitation maximale de la force hydraulique. C'est par ces moulins que les princes de Monaco perçoivent en Principauté l'essentiel de leurs revenus ajoutés aux taxes sur les citrons et sur les droits de mer. Autour de 1700, pour échapper aux droits de mouture, les Mentonnais intensifièrent la culture des citrons dont le commerce fut alors taxé à la pièce [M.Plaud, 1977, op.cit., p.44].

                         Ainsi, jusque  dans la première moitié du XVIII° siècle, l'accroissement de a population modifiait l'espace intra-muros sans créer véritablement de nouveaux axes urbains mais en surélevant les immeubles anciens, voire en couvrant les rues, caractère commun à toutes les agglomérations du sud-est des Alpes et principalement avec les Alpes-Maritimes, tant dans le comté de Nice qu'en Provence Orientale. Seuls quelques riches ou nobles, propriétaires, conservaient l'intégralité de la jouissance d'un immeuble en ne manquant pas de faire figurer leurs armoiries peintes en façade. Le reste de la population se répartissait dans des appartements, dans des pièces, parfois une seule petite pièce et pas obligatoirement éclairée ou aéré par une fenêtre : la porte d'entrée pouvant demeurer la seule et unique ouverture du logis. Certains occupants possédaient tel ou tel morceau de façade...Chacun n'ayant pas les mêmes moyens, les façades étaient enduites et colorées à la bonne fortune du propriétaire, situation qui durera jusqu'au XX° siècle [Au XIX° siècle la précarité des logements est explicite par ce rapport des 5 et 9 mars 1843 du Consul chargé de la Police Civile (A.M.-D(7)2) "...Les individus appartenant à des familles pauvres...leurs maisons...souvent composées d'une seule pièce."].
                                          Il est à peu près certain que le règne d'Honoré III inaugure le XIX° siècle et l'entrée de la Principauté dans l'ère industrielle, même si les proportions ne sont pas celles attendues des grands centres industriels traditionnellement évoqués en référence. L'arrivée de l'industrie bouleverse peu à peu l'économie agricole des villes de la Principauté, fait éclater progressivement l'espace urbain et la conquête de l'espace agricole bien avant qu'on ne projette de nouvelles routes. Un des autres aspects du règne du Prince Honoré III c'est le bouleversement de la vie religieuse, non pas par les pouvoirs, mais par l'évolution de pratiques et usages aux fondements repérables dans la seconde décennie du XVI° siècle.

                               C'est sous Lambert Grimaldi qu'apparaissent à Menton et à Monaco (à Roquebrune seulement après 1514) des confréries de laïcs appelés Disciplinants, Blancs ou Battuti [L.Caperan-Moreno, Chapelle de l'Immaculée Conception - Confrérie des Pénitents Blancs - Menton. Menton, 1987, p.4 à 10  //   L.Baudoin, Les Pénitents Blancs de Monaco et leurs chapelles. Dans, Annales Monégéasques. Monaco, 1992, n°16, p.7 à 50  // L.Baudoin, Les Pénitents Noirs de Monaco et leurs chapelles. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1992, n°16, p.7 à 50].
                                              A Rome, en 1265-1268, les laïcs obtiennent du pape Clément IV l'approbation d'une confrérie de pénitents appelés Santa-Maria del Gonfalone. Les statuts de ces confréries sont fixés à partir du XIII° siècle avec les Flagellants (Li Battuti). Le grand essor des Flagellants se situe à la fin du XIV° siècle. La Réforme, dans certaines localités, va favoriser des scissions entre Pénitents Blancs et Pénitents Noirs [M.Agulhon, Pénitents et Francs-Macons de l'ancienne Provence. Paris, 1978].
                                   En Principauté les confréries de Pénitents Noirs obtiennent leur agrégation en 1639 alors qu'une confrérie de Noirs existe déjà à Nice depuis le 30 novembre 1422. La filiation entre la confrérie niçoise et les confréries monégasques semble toutefois peu probable aux auteurs. Ces confréries se désignent toutes, malgré tout, sous le vocable de Confrérie de la Miséricorde. A Monaco la Confrérie de la Miséricorde est une double création du curé Pacchiero et du Prince Honoré II qui déclara les Princes de Monaco Prieurs Perpétuels : acte politique par lequel, on le voit, le prince fait directement valoir ses droits seigneuriaux sur le patronat des cultes. Les chapelles de Blancs et de Noirs ne sont pas seulement vouées à la prière pour les âmes du purgatoire et à la collation des aumônes, mais ce sont aussi des lieux de rencontres et de réunions où se développe tout un esprit de charité interne et d'entraide mutuelle alimentant en permanence un nouvel esprit de resserrement des liens sociaux avec les risques de dérapage de nos jours bien connus. Ces confréries apparues  comme des instruments du pouvoir des Grimaldi au moment de la constitution de l'indépendance politique ds seigneuries monégasques pour le Blancs, et au moment où Honoré II prépare de façon imminente l'expulsion des Espagnols, deviennent des association fermées à la moralité très suspecte. C'est au XVIII° siècle, où les cérémonies des cultes deviennent des occasions de mises en scènes théâtrales et de défilés qu'on qualifierait volontiers de nos jours de folkloriques que des religieux réguliers adhèrent aux mouvements maçonniques, que les confréries bénéficient d'un pouvoir et d'une richesse leur permettant de reconstruire ou d'embellir considérablement leurs chapelles. Dans le cas de la construction de la chapelle de la Miséricorde à Menton (Noirs) nous aurons un cas intéressant de construction ex-nihilo extra-muros avec reconstitution autour de la chapelle d'un tissu dense et serré intra-muros traditionnel de la ville médiévale. La conquête de l'espace extra-urbain, surtout caractéristique du XIX° siècle, passe au XVIII° siècle par des phases transitoires de timidité ou de répugnance à dissoudre le tissu dense et serré des traditions locales de bâtir. La suspicion à l'égard des confréries de pénitents, mais aussi la sévère surveillance du prince, vaudront à ces confréries (par prétexte) d'être purement et simplement  supprimées à la Révolution au cours de l'année 1791. Peu à peu sous le Premier Empire ces confréries se reconstituent mais elles n'arrivent  véritablement à reprendre un peu de leur position d'avant 1791 qu'après 1815. En 1816 l'évêque de Nice édicte de nouveaux statuts portant à obligation aux Blancs et aux Noirs de collaborer. En 1887, lors du terrible tremblement de terre qui fit d'énormes dégâts en Principauté, les chapelles des Pénitents furent rudement éprouvées et de nombreuses modifications de leurs décors intervinrent alors. Des façades furent totalement refaites comme celle de La Miséricorde à Monaco et un nouvel esprit décoratif de la polychromie, sensible dans tout le sud-ouest des Alpes, contribue à l'enrichissement ornemental extérieur des édifices.
                               Il faut également ajouter une montée fulgurante des pouvoirs et des richesses bourgeoises à Menton, sur fond de récupération religieuse dont les bénéfices liés aux autels privés des chapelles, ayant tendance à grignoter le pouvoir princier qui ne s'effrite toutefois pas.
                                           Ce règne d'Honoré III, sous lequel la mode est aux peintures grises et seulement grises [A.P.M.-H.51], pouvant paraître si pauvre avec sa sage administration, si peu auréolé de gloire et si terne sur la carte politique de l'Europe, est en fait un règne qui prépare la transition entre une apogée tout compte fait encore médiévale sous le règne du Prince Antoine 1°, et le XIX° siècle industriel qui renouera avec les fastes et les grandeurs du XVII° siècle. A l'aube du XIX° siècle, par-delà la Révolution et les innombrables difficultés de la première moitié du du XIX° siècle, sur fond d'hégémonie bourgeoise, de protectorat sarde sur Menton et Roquebrune, d'arrivée de tout-premiers touristes hivernants...la véritable conquête de l'espace extra-urbain allait démarrer.

                      7. De la Révolution Française à la Révolution Mentonnaise.
Fortin portuaire à Menton. Aujourd'hui musée Jean Cocteau avec des compositions de façade en galets polychromes sur des dessins du célèbre poète-cinéaste- auteur dramatique et plasticien. 
                         C'est, suivant certains auteurs, par les évènements successifs de 1789 à 1793 qu'Honoré III révèle ses qualités de Chef d'Etat. Il réussit à faire valoir ses droits de Prince Etranger ne sauvant toutefois pas la Principauté d'une intégration dans le département des Alpes-Maritimes, pas plus que de la suppression de l'essentiel des domaines et fiefs des princes sur terre de France. Honoré III décède en 1795. L'unique représentant de la famille Grimaldi guillotiné pendant la Révolution fut Françoise-Thérèse de Choiseul-Stainville qui succomba sur l'échafaud le IX thermidor 1794 [A.D.A.M.-Y11].
A la pointe du Rocher sur la mer, au-dessous de Castelnovo, le fortin construit par le Prince Antoine 1° baptisé "Fort Saint-Antoine" par l'administration napoléonienne.
                                        Monaco intégrée dans le domaine royal est rebaptisée  Fort d'Hercule et le fort qu'Antoine 1° avait fait construire en pointe est du rocher face à la mer à l'entrée du port, fut dénommé Fort Saint-Antoine ! Tout en Principauté est dévasté, pillé. Le palais est classé Bien National et il n'est pas jusqu'aux lambris qui ne furent arrachés [E.Bourassin, Quelques grandes figures. Dans, Notre Histoire - La Principauté de Monaco. Paris, 1993, hors série, n°47, p.38 et 39;]. Monaco devient le siège d'un des trois arrondissements des Alpes-Maritimes avec Nice et Puget-Théniers. Le Sous-Préfet Thémerin s'installe à Menton. La situation change une nouvelle fois lorsque le Préfet Dubouchage fait valoir auprès de l'empereur la pauvreté du département depuis les Alpes-Maritimes jusqu'à la Ligurie, créant un nouvel arrondissement dont San-Remo fut le siège administratif et Monaco un de ses cantons.
                                        De 1793 à 1802 le palais sert d'hôpital militaire aux armées d'Italie. Suite au décret impérial de 1809, le palais est transformé en dépôt de mendicité de 1812 au 6 juin 1816 [R.Fillon, Th.Ghizzi, Un dépôt de mendicité sous le Premier Empire. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1992, n°16, p.101 à 140]. Entre temps un cimetière a été créé au pied de la tour de Serravale.
                                                       Le 30 mai 1814 les princes de Monaco, sous la plume de Talleyrand, sont rétablis dans leurs Etats mais au titre de Princes Etrangers ils ne bénéficient pas de La Loi du Million [G.Saige, 1897, op.cit., p.377]. Par le Traité de Vienne (1815) le Royaume de Sardaigne (anciens états du duché de Savoie) obtient le protectorat sur Monaco en substitution de la protection française. Cette disposition est confirmée par le Traité de Stupinigi en novembre 1817, qui mettait un terme définitif au Traité de Péronne de 1641 [T.Garbatini, La Principauté de Monaco à la chute de l'Empire Napoléonien. La mise en place du protectorat Sarde (1815-1817). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1992, n°16, p.61 à 100  //  F.Biancheri, Documents d'archives : la rencontre d'Honoré V avec Napoléon au retour de l'ile d'Elbe (2 mars 1815). Dans, Annales Monégasques. Moncao, 1977, n°1, p.23 à 24.  //  R.Diana, A travers la correspondance d'Honoré V, Prince de Monaco. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1982, n°6, p.27 à 67.  //  R.Diana, A travers les archives d'Honoré V, Prince de Monaco : Monsieur de Monaco, Baron d'Empire. Les ambitions déçues (1808-1814). Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1984, n°8, p.67 à 104.   //   E.J.Letallec, Les Monnaies d'Honoré V à Marseille. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1978, n°2, p.141 à 169]. La Sardaigne, ancien duché de Savoie, tout nouvellement agrandit de la Ligurie, étend désormais son protectorat sur l'ensemble de la Principauté, y compris sur Monaco.
                                               La période Révolutionnaire a été, avec l'Empire, une ère d'éclosion d'artistes monégasques dont le célèbre sculpteur François-Joseph Bosio (1768-1845) surnommé le Canova Français. Tous sont issus du mécénat du prince Honoré III.

                                               Honoré IV, fils d'Honoré III, prend possession de ses Etats à la fin de sa vie alors qu'il est très malade. Il délègue ses pouvoirs à son frère le Prince Joseph dans l'attente de l'investiture de son premier fils Honoré V. Honoré IV décède en 1819. La Principauté est sous protectorat Sarde avec garnison à demeure installée dans le couvent de La Visitation de Charlotte-Catherine de Gramont, déjà transformé en caserne par l'administration napoléonienne.
     
                                                 Honoré V est un prince qui, malgré sa politique totalitaire, a peut-être compris que plus rien ne serait comme avant 1789 et que le monde occidental allait vivre l'ère industrielle, l'ère de la technocratie, que la vie sociale se préparait à de profondes mutations mais les moyens financiers et politiques lui ont manqué pour donner de l'ouvrage à une société qu'on propulsait, par suite de l'oeuvre interrompue de prince Honoré III, du moyen âge agricole dans les prémices de la société industrielle avec ses nouveaux mouvements d'émancipations sociales. Honoré V veut bien faire et peut-être faire vite car il a tout à reconstruire et l'unité de l'Etat est déjà mise en danger ne serait-ce que par un certain décalage entre les conditions de vie des classes modestes dans les grandes puissances avoisinantes et celles en Principauté où le Prince ne fait que de rares séjours. On voit tout de même se mettre en place toute une administration moderne dont celle des Travaux Publics qui lance d'assez importants projets de nouvelles routes entre les villes de la Principauté, de constructions et de digues dont celle du très dangereux Carreï à Menton, de modernisation, de vente et de reconstruction des moulins qui nous vaudrons l'introduction, en 1843, des carreaux vernissés et colorés de Marseille qui, pour l'heure, sont utilisés à l'intérieur mais qui auront tellement d'importance autour de 1900 que deux manufactures de céramiques colorées pour décors intérieurs et extérieurs s'installeront à Menton en conséquence d'une première création à Monaco [A.P.M.-D(7)2 - l'histoire des carreaux de Marseille utilisés en Principauté remonte au moins au XVIII° siècle avec les réparations du Palais des Princes à Menton, à l'intention des Officiers Généraux Sardes lors de leurs séjours d'inspection en 1748 (A.P.M.-D(1)116). C'est la première fois que j'ai trouvé une trace écrite par laquelle on ne fait plus appel aux ardoises du Ponent qu'on utilisait jusqu'alors pour tout pavement intérieur et extérieur. En 1748 seuls les carreaux extérieurs destinés aux terrasses du palais de Menton sont en ardoises. //  Les manufactures de céramiques qui s'installeront à Menton sont respectivement : Perret-Gentil en 1903 et Saïssi en 1904.  //  Les mosaïques de galets en pavements (variante artistiquement travaillée des pavements des callades traditionnelles des villages du sud-ouest des Alpes) qu'on utilise à la construction des Rampes  de Menton se repèrent aussi en parvis de l'église Sainte-Marguerite à Roquebrune (1776)  //   Les tuiles vernissées provençales sont une première fois signalées lors de la construction de la maison des grades chasses, supervisés par l'architecte Latour attaché à la personne du Prince, de la forêt du Cap Saint-Martin sous le règne du Prince Antoine 1° en 1727 :  M.Th.Guizzi, R.Fillon, Les chasses du prince Antoine 1° au Cap Saint-Martin. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1998, op.cit., N°22, p.144]. La prospection minière recommence, sans grand succès il est vrai, mais avec obstination [R.Ghersi, Les Gueules Noires du Mont-Agel. Dans, Ou païs Mentounasc - Bulletin de la Société d'Art et d'Histoire du Mentonnais. Menton, septembre 1992, 17° année, n°63, p.18 à 22].
Cette maison à Menton reprend au moins quatre grandes caractéristiques de décors extérieurs qu'on rencontre sur la Riviera de Menton à Nice, toutefois parfois un par ci et un par là mais peu souvent ainsi réunis sur un même bâtiment :
- Les frises à fonds rouges de rinceaux habités de grot(t)esques jaunes sont issues des répertoires des restaurations de la Cour d'Honneur du Palais Princier de Monaco dans la seconde moitié du XIX° siècle.

- Les balustres en céramiques colorées en bleu sont issus des manufactures locales qui s'implantent à Menton et à Monaco, également pendant la seconde moitié du XIX° siècle.
- Les volets dits "à la niçoise" conçus par l'administration de Napoléon 1° Bonaparte, traditionnellement peints en vert mais ici harmonisés aux balustres  bleus, sont devenus typiques de toute la Riviera Française. Ce sont des volets à battants pour protéger du soleil tout en laissant pénétrer la lumière (toutes les études et descriptifs, dessins, des ingénieurs français et les ordres de confection de ces volets sont en archives au Palais Princier - j''exposerai plus en détail ces éléments par une prochaine page consacrée à l'habitat dans le sud-ouest des Alpes et une autre plus particulière aux villes de la Principauté)
- L'enduit général jaune coquille est celui issu des ocres jaunes des terres d'enduits. Il est donc fort ancien. Le XX° siècle en fera une couleur d'enduit quasi généralisée à toutes les façades enduites. A côté de Menton, il y avait un gisement de terre verte qui servait aux enduits des maisons. Le prince de Monaco y aura recours pour Carnoles. Mais, pour colorer les fortifications de Monaco au XVIII° siècle, ainsi que certains immeubles,  l'ocre jaune sera utilisé.

   
        Les nouvelles idées architecturales, sur l'ensemble de la Riviera, viennent de Monaco, pas d'ailleurs, qui s'en réfère souvent au principaux centres créateurs en Europe comme Paris. Même le palladianisme qu'on croyait jusqu'alors  sur le sud-ouest des Alpes un effet des villas construites à Cannes  autour de 1835, a un antécédent avec le remaniement de Carnolès (aujourd'hui inclus dans les extensions de la ville moderne de Menton) où on construit aussi de nouvelles architectures, à usage de casernes, colorées, dont les plans sont demandés à Paris.
          Mais l'envers de la médaille de toute cette restructuration de la Principauté, dont une assistance accrue aux personnes indigentes, c'est une politique très rigoureuse visant essentiellement l'intérêt du trésor national au détriment du commerce local, c'est-à-dire au détriment d'une bourgeoisie à laquelle le prince demande des efforts financiers importants de soutien de son oeuvre, et le cas de la contribution financière des Mentonnais au financement de la digue du Carreï est exemplaire. Le commerce des citrons est également touché par les rigueurs protectionnistes d'Honoré V subissant par ailleurs un échec réel avec la remise en circulation de monnaies monégasques fondues dans le palais où est créé un nouvel atelier [Pour un historique pratique de cette période jusqu'au règne du Prince Charles III, voir : L.H.Labande, 1934, op.cit. p.425 à 476]. Honoré V décède sans avoir été marié, le 2 octobre 1841 et il fait inscrire sur sa tombe "Ci-git qui voulut faire bien".
                            L'avènement du frère d'Honoré V, le Prince Florestan 1°, n'arrange pas véritablement le mécontentement général de la population malgré un accueil extrêmement chaleureux au début du règne. Le nouveau prince prend cependant des mesures sociales importantes propres à réduire le paupérisme et il inaugure même, avant les grandes nations, un système d'enseignement gratuit pour tous qui, d'une certaine façon, annonce Jules Ferry. Même son domaine privé de la forêt de Cap-Martin est ouvert aux nouvelles nécessités économiques, créatrices d'emplois et de richesses, par mise en place de trois fours à chaux en 1847 [ A.P.MD 16(1) : séance du Comité des Travaux Publics du 3 avril 1847]. Ce prince n'a toutefois pas la fibre d'un chef d'état, contrairement à Honoré V, et, dans l'ombre c'est son épouse  la Princesse Caroline Gibert, d'extraction modeste, qui essaie de rétablir une situation très compromise. Autant le Prince que cette très valeureuse Princesse ne connaissent leurs sujets et la Principauté et, bien sûr, devant l'apparent désinvestissement providentiel de cette nouvelle famille princière, les Etats de Savoie (royaume de Sardaigne) saisissent l'occasion de multiplier les difficultés afin de dégoûter le nouveau Prince au pouvoir. La famille princière résiste mais la politique diplomatique de la France ayant compris la stratégie Sarde protectionniste, observe une très prudente position attentive. Les émeutes se multiplient en Principauté et la garde princière, bien que restructurée en 1843, ne suffit pas à contenir une situation niée par la Sardaigne se donnant ainsi toutes les justifications de non-protection des droits souverains du Prince pourtant garantis par le Traité de Stupinigi de 1817. Dès l'avènement du Prince Florestan 1° des bruits courent, et sont fondés, d'une proposition d'achat des droits souverains des princes par la Sardaigne.
                             Dès le 8 février 1848 une première Constitution fut mise en vigueur. Elle laissait au prince ses pleins pouvoirs de souverain mais elle enrichissait le pouvoir politique d'un Conseil d'Etat de 12 membres dont la moitié serait des élus de la population et l'autre moitié nommée par le Prince. Un jour plus tôt, le 24 février 1848, se produisit à Paris une autre Révolution entraînant la chute du Roi Louis Philippe auquel le futur Prince de Monaco Charles III avait fait appel. La République fut proclamée. L'effervescence en Principauté atteint un premier paroxysme entraînant le retrait des troupes Sardes le 1° mars afin d'éviter de participer à des effusions de sang. Le 2 mars un gouvernement provisoire de 35 membres est constitué par les Mentonnais et les Roquebrunois. Le Prince Florestan 1° rentre aussitôt en Principauté mais il est trop tard. Les fonctionnaires princiers sont pris en haine et la politique de Florestan 1°, s'assouplissant en certains points, s'était trop durcie sur les taxes et la question des intérêts princiers. Les villes de Menton rt de Roquebrune se déclarent Villes libres et un gouvernement provisoire est constitué contre tous les droits souverains du prince. Le Prince Florestan 1° ne garde en propre que la ville de Monaco et à partir de cette date les ordonnances princières et les décrets sont pris au nom de son fils le duc de Valentinois, futur Charles III.
                              Les biens princiers sur Menton et Roquebrune sont alors placés sous séquestre et progressivement mis en vente. Le Prince proteste auprès de l'Empereur Napoléon III mais sans succès. C'est alors qu'abandonnant ses possessions dans ces deux villes, faute d'écoute impériale ferme et décisive au bénéfice du maintien des droits souverains de Florestan 1° sur Menton et Roquebrune, le Prince de Monaco reçoit, plus tard, de Napoléon III, une indemnisation de quatre millions de Francs, avec restitution des biens princiers dans les villes perdues, assortie de pensions pour les fonctionnaires de ces deux villes. L'empereur promet également la construction de la ligne de chemin de fer Nice-Vintimille qui aura deux stations dans la nouvelle Principauté : Monaco-Ville et Monte-Carlo. Les redivisions territoriales de l'ouest des Alpes, en intégrant dans le territoire national français le duché de Savoie, le comté de Nice, Roquebrune et Menton, laissent au roi de Sardaigne les mains libres pour constituer le tout nouveau royaume d'Italie, intégrant définitivement le Piémont dans les frontières culturelles italiotes.
                                     Le royaume de Sardaigne est rayé de la carte des Etats Européens et son roi Victor-Emmanuel II devient le premier roi d'Italie en 1860 [lorsqu'on dit "premier roi" il s'agit du premier roi de l'Italie moderne constituée en 1860 car un petit royaume d'Italie existait au moyen âge dans les contrées romaines - d'où la "couronne d'Italie" vacante]. Monaco ne renoue pas avec la France sur des clauses d'ancien régime de collaboration et de protection, un temps discutées sur les bases du Traité de Péronne, mais des relations de coopération, plus en accord avec la modernité des situations, sont constituées. Sous la main ferme et désormais formée à l'exercice du pouvoir de la Princesse Caroline guidant le nouveau prince en titre Charles III, depuis le décès de Florestan 1° à Paris le 26 juin 1856, mais déjà exerçant les charges de principal dirigeant des affaires monégasques depuis 1848, le mode de gouvernement de la Principauté avait été restructuré avec la re-formation en 1857 du Conseil d'Etat et on cherchait secondairement à resituer le minuscule pays dans le panorama des Etats Souverains en visant à créer une politique de prestige international. La trajectoire adoptée sera bipolaire : d'une part la création de la Société des Bains de Mer en 1856 et d'autre part les restaurations somptueuses du palais princier essentiellement étalées sur les deux règnes des Princes Charles III et Albert 1°.

                  8. Des nouvelles limites territoriales de 1860-61 à la fin de la Première Guerre Mondiale - les règnes des Princes Charles III et Albert 1°.


                 Le quartier de la Condamine commence à se construire un peu avant la Révolution Mentonnaise mais ce ne sont que quelques villas sur lesquelles les directives princières en matière de constructions pèsent de tout leur poids et jusqu'au choix de la couleur extérieure des huisseries peintes. Le site monégasque du grand bouleversement du règne de Charles III c'est le plateau des Spéluges en vis-à-vis du Rocher, de l'autre côté de la Condamine et au-delà du vallon des Gaumates, qui va bientôt être mondialement connu sous le nom de Monte-Carlo. Dès 1863 un premier bâtiment est construit sur les plans de l'architecte parisien Godineau de la Bretonnerie, également présent dans les remaniements du Palais. C'est lui l'architecte de ce bâtiment tout en longueur, sur deux niveaux dont le rez-de-chaussée est traité en succession d'arcades, avec une façade avant rythmée par trois avant-corps chacun couvert d'un fronton triangulaire régulier et large balcon sur l'avant-corps central. Le toit est assez plat, l'ensemble est très calme et on y accède par une large volée de marches en marbre. Ce bâtiment est ainsi qualifié dans le Journal de Monaco du 8 mars 1863 "...casino, conçu dans le plus pur style italien". Si l'Italie a son mot à dire dans le choix de certains arguments de construction, on reconnaît un assez banal un bâtiment d'une belle veine néo-baroque parisienne conçu avec si peu d'imagination et tant de recettes que les éloges du chroniqueur au style italien semblent réduire l'art péninsulaire à bien peu mais montrent cependant un goût monégasque très orienté à l'époque sur les idées italiennes vues à travers Paris. C'est du Bon chic Bon genre du milieu du XIX° siècle [On peut consulter deux documents principaux pour un historique clair et pratique : Y.Gérard, P.Gillis, M.Kelkel, M.Mari, Les dossiers du Musée d'Orsay - L'Opéra de Monte-Carlo au temps du Prince Albert 1° de Monaco - Exposition placée sous le haut patronage de S.A.S. le Prince Rainier III de Monaco. Commissaire Jean-Michel Nectoux Conservateur du Musée d'Orsay. Paris, 1990; // D.Aubry, Le casino de Monte-Carlo par l'image. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1998, op.cit., p. 7 à 64 // En documentation complémentaire on peut lire : P.Druilhe, Les origines du Théâtre Lyrique à Monte-Carlo. Des maisons de jeux à la Salle Garnier (1855-1879). Dans, Annales Monégasques, 1977, op.cit., N°1, p;35 à 53. // G.Grondona, Le Roi et le Banquier : Monte-Carlo et la S.B.M. au Carnaval de Nice (1876-1914). Dans, Annales Monégasques. 1984, op.cit., N°8, p.105 à 144. // P.Druilhe, Les grandes créations de l'Opéra de Monte-Carlo : l'Enfant et les Sortilèges de Maurice Ravel. Dans, Annales Monégasques. 1985, op.cit., N°9, p.7 à 26 // G.Favre, L'Opéra de Monte-Carlo à Berlin en 1907. Dans, Annales Monégasques. 1986, op.cit., N°10, p.95 à 104].


La grande gloire à laquelle la Principauté va faire appel en matière d'architecture pour son Casino c'est Charles Garnier chargé de construire l'Opéra de Monte-Carlo (intégré au complexe du casino précédemment agrandi par la Salle Mauresque de Jules Laurent Dutrou construite en 1869 à laquelle s'ajoute peu après un petit salon de musique) trois ans après l'inauguration en 1875 de l'Opéra de Paris. Pendant cette période du règne du Prince Charles III le palais a connu ses plus radicales et plus colorées restaurations et la S.B.M. construit les sanctuaires de son futur rayonnement international. Mais le règne de Charles III n'inaugure pas simplement le règne du Prince Albert 1° par d'importants chantiers de prestige politique et civil, il inaugure également l'autonomie diocésaine, enfin acquise, de la Principauté en 1868. Toutefois, faute de population suffisante à Monaco, le pape ne créé pas un diocèse mais une abbaye nullius diocesis dont l'abbé mitré est investi de l'autorité épiscopale et rentre dans l'ordre des Bénédictins de la réforme de Subiaco [G.Saige, 1888, op.cit., p.494]. L'érection de Monaco en évêché ne sera effective qu'en 1887, c'est-à-dire à la fin du règne de Charles III. Entre temps deux édifices religieux très importants ont été construits. Le premier c'est bien sûr la cathédrale, construite sur le Rocher à l'emplacement de la vieille église Saint-Nicolas détruite en 1874.

         Le nouvel édifice, assez imposant, est un néo-roman (romano auvergnat précise G.Saige en 1888) sur les plans d'un autre architecte parisien : Charles Lenormand. Le nouveau quartier de Monte-Carlo nécessite à son tour un sanctuaire en rapport avec le succès de sa construction et de sa fréquentation. Charles Lenormand reçoit la commande d'une église plus petite, mais tout de même conséquente, qui sera construite en néo-renaissant. Sous le vocable de Saint-Charles Boromée, cette seconde église est construite à partir de 1880.
A l'exception des très importants décors peints de l'Opéra aucun de ces bâtiments n'est extérieurement coloré. Les céramiques de Charles Garnier à l'Opéra apparaissent encore tout à fait exceptionnelles tant en Principauté, que dans le sud-ouest des Alpes, que dans l'oeuvre même de Charles Garnier, où elles sont toutefois d'un emploi important à la villa Bischoffsheim de la Bordighera (1878 - année du début de la construction de l'Opéra de Monte-Carlo qui sera achevé en 1879) que précède quatre ans plus tôt son recours à des tables colorées en rouge en frises interrompue, à l'ancienne école de la même ville de la Riviera italienne. Charles Garnier fut pourtant un grand précurseur pour un mouvement coloré de l'architecture.
          Ceci peut paraître surprenant mais les récentes études sur l'oeuvre de Garnier faites dans la région [Je ne saurais trop remercier Madame Christiane Tricotti, animatrice du Patrimoine de Menton, pour m'avoir confié sa très précieuse documentation et pour avoir attiré mon attention sur cette particularité de la présence de Charles Garnier et de son oeuvre sur la Côte. L'ensemble des travaux jusqu'à ce jour effectués au sujet de l'oeuvre de Charles Garnier sur la Côte a fait l'objet d'une petite synthèse de consultation pratique, avec insertions très personnelles de l'auteur qui n'engagent pas les recherches préalables : M.Stève, La Riviera de Charles Garnier - Guides d'Azur - Parcours d'architecture Demaistre. Avec le concours de la Direction du Tourisme et des Congrès de Monaco, et celle de l'Association des Amis de l'Opéra de Monte-Carlo. Menton, 1998] montrent souvent un architecte très économe des couleurs, très rationaliste, respectant scrupuleusement la règle du caractère et n'apparaissant pas, en conséquence, comme le promoteur spectaculairement attendu du mouvement coloré qui commence à enflammer toute la Côte d'Azur de Hyères à Menton. Ce n'est qu'après le réel démarrage des ornements en céramique colorée et des décors peints en frises, aux sources desquelles revient toutefois le nom de l'architecte parisien, que les architectures de Charles Garnier se trouvent plus fréquemment colorées : soi de son vivant comme les maisons jumelles de l'observatoire de Nice (1887), soit postérieurement, comme cette église  Terra Santa  qu'on édifia en 1900 à Bordighera sur ses dessins, deux ans après sa mort. La périphérie du Casino de Monte-Carlo connaîtra de très riches ornements extérieurs colorés et c'est essentiellement sou le règne du
Le succès de la politique de prestige
 Prince Albert 1° que les riches villas aux somptueuses céramiques sont construites dans la Condamine et sur sa périphérie, gagnant les villas et les hôtels des plateaux environnants. L'histoire du succès des céramiques colorées extérieures en Principauté, sur fond de mode polychrome parisienne et européenne grandissante, est aussi due à un enchaînement d’événements inattendus dont le lecteur pointilleux pourra trouver tous les épisodes dans une publication de la Société d'Art et d'Histoire du Mentonnais [Ch.martini de Châteauneuf, M.Rubino, La Grenouille et le Citron - Hsitoire de la céramique artistique et architecturale mentonnaise. Menton, 1996]. Le succès de la politique de prestige de la Principauté sous le Règne du Prince Charles III avait valu à celle-ci une première reconnaissance internationale à travers l'exposition universelle de Vienne en 1873 à laquelle le petit Etat était convié pour y être représenté par un pavillon. Si les olives et les citrons étaient bien représentés, le pavillon construit sur les plan d'Ernest Janty, Inspecteur des Tuileries et du Louvre, restait désespérément vide d'artisanat local. C'est alors que Madame Marie Blanc, épouse du célèbre François Blanc, administrateur de la Société des Bains de Mer (S.B.M.) à qui était confié le succès de l'entreprise, eut l'idée de faire appel à des potiers des Pyrénées, les époux Fischer, qui avaient déjà un style très inspiré de Bernard Palissy, du style Henri II, des manières de Sèvres et de Gien. A Vienne on s'émerveilla de ces magnifiques poteries monégasques et bien sûr on se promit d'aller au plus vite visiter ces fabriques de céramiques d'autant plus que le jury de Vienne accorda La médaille du bon goût. Sur une ancienne propriété au-dessus du casino on construisit à la hâte une petite fabrique où on fit venir les époux Fischer dès la fin de l'année 1873. La fabrique terminée en 1874 atteignit aussitôt sa pleine production. Les Fischer ne résidant pas tout l'année en Principauté, la fabrique prenant de l'importance, on fit appel à de nouveaux potiers pour une installation plus permanente. Ces nouveaux potiers, à leur tour, créèrent localement de nouveaux ateliers. Ces réemplois furent d'autant plus favorisés que la manufacture de Monaco ferma une première fois ses portes officiellement en juin 1884. Une petite activité se maintint tout de même jusqu'à la réouverture en 1904 pour une nouvelle et définitive fermeture en 1914. Ce qui fut implanté en production locale laissa cependant un héritage à travers d'autres ateliers monégasques comme Moneceram, Clerdazur, Kérina Monaco...L'origine de cette production de céramiques monégasques est toutefois contemporaine de la création d'un atelier de fabrication de céramiques monumentales à Menton : la manufacture des frères Saïssi dont l'installation commence en 1873 par une fabrique de poteries de construction en terres cuites telles que tuiles, balustres, briques,...La fabrique est également un entrepôt pour la vente de matériaux de construction comme le bois. Elle ajoute à ses activités celle du transport hippomobile. Cette fabrique utilise des gisements de terre locale. En 1882 on encourage la fabrication de céramiques architecturales et artistiques que les Saïssi commencent à produire dans un nouvel atelier qu'ils viennent de créer.


Le marché couvert de Menton et ses somptueuses céramiques hautes en couleurs qui jouent avec la corniche de frise en clés pendantes alors que les arcades et les allèges des baies sont en briques sur un mur enduit jaune coquille et soubassement en brique et pierre sur un trottoir en dalles de la même couleur que les pierres de soubassement, et archivoltes des arcs reprenant la bichromie de la corniche sur arcatures (bandes lombardes remises au goût du jour par le néogothique) . Le large débordement du toit  coloré en soffite et supporté par des consoles en bois peint, colorées de la même couleur, sont directement issus du rationalisme architectural de Viollet le Duc. Ces débordement de toits supportés par des consoles en bois mouluré et peint ou vernis ont un certain succès dans la région, de la Côte au Mercantour, et trouvent souvent un emploi très adapté à la protection des décors peints des parties hautes des murs extérieures, comme les frises. 
Si les céramiques artistiques de Monaco et celles de Vallauris alimentent quelque peu toute la nouvelle demande azuréenne en matière de décors extérieurs, voire les marchés plus extérieurs et plus lointains, c'est essentiellement à la production des céramiques architecturales des frères Saïssi à Menton qu'on a recours sur la Côte, parce que plus spécialisée, depuis que les nouvelles idées architecturales, qui utilisent les décors de céramiques colorées, triomphent sur la Riviera, soit par celles importées par Charles Garnier à la Bordighera (1878), à Monte-Carlo (1879), soit par celles qui donnent son caractère oriental au pavillon Monégasque de l'Exposition Universelle de Nice de 1884, jusqu'aux magnifiques toitures de tuiles polychromes des palaces et des fabriques de jardins aux médaillons qui pendent encore le long des façades des luxueuses villas de La Condamine de Monaco. La production des céramiques est également un vecteur très important de diffusion de répertoires ornementaux qui alimenteront les frises peintes et qui donneront bien des caractères aux autres décors peints de façade, après 1880.


               Un détail intéressera  le grand public : depuis quand les Monégasques sont-ils exonérés d'impôts (contributions foncières, personnelle et mobilière, impôt des patentes) ? Eh bien depuis le 8 février 1869.
                      Le règne du Prince Charles III est donc celui qui prépare la nouvelle Principauté à son nouveau destin de phare international [C.Siffre, Le bilan du règne de Charles III : Monaco, perle du tourisme azuréen. Dans, Annales Monégasques. 1995, op.cit., N°19, p.225 à 264]. Pour réussir cet enjeu du règne il fallait un autre règne mené par une personnalité exceptionnelle douée dans le domaine culturel : ce nouveau prince c'est l'universellement connu Prince Albert 1° de Monaco qui accède au trône en 1889 (décès du Prince en 1922).
                          Le Prince Albert 1° avait été tenu à l'écart du gouvernement de la Principauté par son père Charles III. Il consacra sa minorité princière à divers travaux d'études dont celles d'océanographie moderne, multipliant les expéditions à bord de ses célèbres goélettes baptisées Hirondelle et Princesse-Alice [Albert 1°, Prince de Monaco, La carrière d'un navigateur. Préface du Commandant Jean-Yves Cousteau, Commandant J.Rouch et du Professeur P.Potier. Postafce J.Rouch. Illustrations de Louis Tinayre. Monaco, 1996  //  H.Day, Les trois voyages du Prince Albert 1° aux Etats Unis. Dans, Annales Monégasques. 1984, op.cit., N°8, p.37 à 66  //  M.Biancheri, A l'origine de la découverte de l'allergie : la campagne de 1901 du Prince Albert 1°. Dans, Annales Monégasques. Monaco, 1997, N°21, op.cit., p.9 à 42]. L'oeuvre scientifique du prince ne se résume pas seulement  à l'océanographie mais concerne également le domaine de la paléontologie humaine.
A fin de conservations de ses recherches scientifiques dans ces deux domaines clés le prince fit construire deux instituts parisiens [G.Gromort, L'architecture. Dans, Histoire Générale de l'Art Français de la Révolution à nosjours - Tome II. Paris, 1925, p128 à 133] : l'un consacré à l'océanographie, pas très loin de la Sorbonne, inauguré en 1911 sur le plans de l'architecte Nénot, et l'autre de 1910 à 1914 sur les plan de l'architecte Pontémoli, consacré à la paléontologie humaine. Sur le Rocher de Monaco, face à la mer, le prince fit également édifier un laboratoire de zoologie maritime désormais universellement connu an tant que Musée océanographique de Monaco dont les expéditions du Commandant Jean-Yves Cousteau contribuèrent à la renommée mondiale. A la fin du règne du prince les deux instituts parisiens seront donnés à l'Etat Français chargé de continuer et de perpétuer l'oeuvre princière.
    Cette période d'avant-guerre voit également sur la Côte, mais en France, la construction de la villa du célèbre archéologue Théodore Reinach à Beaulieu sur Mer (à seulement quelques kilomètres de Monaco). L'architecture de la villa est également confiée à Prontrémoli mais l'archéologue en guide toutes les composantes car sa villa doit être mise en forme suivant les résultats de ses recherches sur les villas grecques. Tout dans cette villa est "grec", jusqu'au mobilier et aux ustensiles de cuisine. A partir de là se dessine sur la Côte une mode "archéologique" ou "histoire de l'art" de la luxueuse villa dont l'exemple postérieur de la villa Ephrusi de Rotschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat est le plus vivant témoignage pour le touriste avide de pénétrer ces réalisations hors normes sur des sites déjà eux-mêmes hors normes.
On l'a compris, le mouvement d'échanges entre Paris et Monaco atteint une certaine apogée sous le règne du Prince Albert 1° malgré l'action antérieure de son père, le Prince Charles III, qui avait re-détaché souverainement - bien qu'ayant fait représenter les deux cultures italiennes et françaises en Principauté par deux collèges enseignant chacun dans l'une de ces deux langues - son Etat des apports trop directs de l'Italie (appel à Garnier, à la Renaissance et au roman français,..).
Monaco - Villa sur le boulevard du Jardin Exotique. Etonnant mélange de "néo-styles"



 L'activité de l'opéra suit, pour sa part, une tendance plus internationale avec les grandes créations dont les grands airs chantés par Caruzo vibrent encore au seul nom évoqué de Monte-Carlo. Le nouveau Ministère d'Etat est également construit du Rocher et nécessite la disparition quasi totale des vestiges de l'ancien château de Castelnovo : le visage de la Principauté et du Rocher se transforme sensiblement mais le tissu ancien de la vieille ville du Rocher garde sa configuration ancienne. Le Prince Albert 1° rayonne et fait rayonner son petit Etat à travers le monde à la veille de la Première Guerre Mondiale. Il s'éteint avec les Années Folles.
       
        Pendant ces deux règnes déterminants pour l'état moderne de Monaco il faut également parler de la reconstitution des Archives Princières. C'est à Gustave Saige, Conservateur des Archives sous le règne du Prince Charles III qu'on attribue généralement ce mérite d'avoir rassemblé et organisé les archives du palais sur des bases scientifiques. Léon-Honoré Labande, autre grande figure de ces archives, a postérieurement livré de très importants inventaires et des réflexions sur l'histoire du patrimoine monégasque, constituant un indiscutable fondement sur lequel tous les chercheurs modernes se reposent avec une très grande confiance. Sous le règne de S.A.S. le Prince Rainier III de Monaco ces archives s'ouvrent au grand public par la création de la publication annuelle des Annales Monégasques rédigées par des auteurs d'horizons très différents mais ayant travaillés sur ce fond d'archives.
Villa et immeuble de rapport sous les règnes des Princes Charles III et Albert 1°, à Monaco. 



              9 . En manière de conclusion - un bref aperçu sur les règnes des Princes Louis 1° et Rainier III, articulés avec la fin du règne Albert 1°. Soit, de la fin de la Première Guerre Mondiale à Nos jours.                             

                   Le Prince Albert 1° avait également entrepris la modernisation et l'aménagement du port de Monaco depuis 1901. L'essor économique de Monaco sous le règne de ce prince, très grand marin et très grand scientifique, nécessita des possibilités d'accès plus en accord avec les tonnages des bateaux. L'industrie périphérique qui s'y développa et la construction de deux jetées en clôture du port assurèrent une autonomie commerciale et de plaisance dont jouit encore la Principauté qui agrandit encore ce dispositif dans la première décennie du 21° siècle. Ces travaux durèrent pendant les deux dernières décennies du Prince Albert 1° et ne s'achevèrent que sous le règne du règne de son fils le Prince Louis II, investi au décès de son père en 1922.
               
       Les deux règnes d'Albert 1° et de Louis II sont architecturalement marqués en Principauté par l'activité de Fulbert Auréglia qui nous laisse, outre les relevés qu'il fit du palais et que j'utiliserai, de pittoresques et rustiques bâtiments assez particuliers mais dont le goût remonte certainement à celui de Nénot pour l'Institut Océanographique construit à Paris. C'est d'abord en 1909 l'agrandissement, par un pavillon réservé aux tuberculeux, du nouvel hôpital construit sur les plans de Delefortie et inauguré en 1902; puis par plusieurs extensions de cet hôpital pour traiter les maladies contagieuses. En 1930, sur le Rocher et juste à côté de la cathédrale néo-romane, est inauguré le Palais de Justice aux accents très exotiques qui marque le panorama architectural monégasque d'une fort curieuse réalisation, apportant sa contribution par son appareil rustique à l'agrément et à la diversité architecturale de l'ancien secteur entre la place du Palais et les abords de la nouvelle cathédrale bâtie sur l'emplacement de Saint-Nicolas et d'une chapelle de Pénitents.
La rue qui démarre à gauche sur la photo ci dessus est celle qui débouche sur la Place du Palais sur la photo ci-dessous
     La rue qui fait le lien entre ces deux photos ci-dessus est un remarquable exemple de trompe l'oeil architectural monégasque entre le conservatisme du cachet ancien de la vieille ville et les accents modernes qui s'y sont succèdés au cours des siècles.
    Ci-dessous, encore un autre aspect de cette "mise en trompe l'oeil" architectural historique de la ville sur le Rocher, qui donne à la vieille ville de Monaco cet aspect et ce charme si particuliers et tout à fait pittoresques.

                          La minorité du Prince Louis II fut marquée par la Première Guerre Mondiale pendant laquelle il s'engagea dans des actions militaires [J.Delaleu, Le Prince Louis II de Monaco. Sa carrière militaire. Dans, Annales Monégasques. 1989, op.cit., p.43 à 70]. Déjà Capitaine à titre étranger aux Chasseurs d'Afrique, le Prince avait été admis à l'Etat Major de la V° armée et obtint pour ses valeureux services de nombreuses distinctions dont celle de la Légion d'Honneur. Cet aspect de la minorité du nouveau prince marquera le goût pour les armées dont il fera preuve toute sa vie. Toutefois, cette passion pour les armes ne doit pas occulter un rétablissement culturel et économique, déjà entrepris par son père le Prince Albert 1°, à la fin de la guerre. De son mariage en 1946 le Prince Louis II n'aura pas d'enfant. Néanmoins sa fille légitime la Princesse Charlotte née le 30 septembre 1898 épouse le comte de Polignac en 1920. De par les lois successorales monégasques le comte de Polignac abandonne son nom et ses armoiries et devient un Grimaldi sous le nom de Prince Pierre de Monaco avec le titre de Duc de Valentinois. Le divorce entre le Prince Pierre et la Princesse Charlotte est prononcé en 1933. De ce mariage sont issus la Princesse Antoinette et le Prince Rainier.

                        Au décès du Prince Louis II survenu en 1949, le Prince Héréditaire Rainier devient S.A.S. le Prince Rainier III de Monaco. Il épouse la célèbre actrice Grace Kelly en 1956 et de cette union naissent trois enfants, la Princesse Caroline, le Prince Albert ( Prince Héréditaire) et la Princesse Stéphanie.
                         Le règne de S.A.S. le Prince Rainier III renoue avec les grandes entreprises architecturales des princes monégasques mais avec toutefois une ampleur jamais atteinte [J.B.Robert, F.Baincheri, R.Lécuyer, A porpos du cinquantième anniversaire de règne de Son Altesse Sérénissime le Prince Rainier III - Images d'un demi-siècle de règne. Dans, Annales Monégasques. 1999, op.cit., N°23]. En effet ce prince a développé une extraordinaire énergie au service d'une non moins extraordinaire modernisation de la Principauté, réussissant même, incroyable gageure, à l'agrandir par la conquête sur la mer d'un nouveau quartier, et de son port, où est construite non seulement une nouvelle église Saint-Nicolas, mais un héliport, de nombreux immeubles d'habitation (colorés) avec commerces, un centre commercial et un musée de la Collection des automobiles du prince, un stade et un jardin public, avec roseraie, alimenté en eau douce !
La construction de ce quartier pris sur la mer demeure l'aspect le plus spectaculaire et le plus monumental de l'oeuvre de S.A.S. le Prince Rainier III dont l'oeuvre lui vaut le surnom de Prince Bâtisseur. Certains des aspects politiques - dont je laisserai l'analyse aux spécialistes de ces disciplines - n'est pas moins "spectaculaire" pour le grand public. Tel ce bras de fer entre le Prince et le Général de Gaule, l'extrême finesse de S.A.S. la Princesse Grâce à ses côtés qui lut toutes les oeuvres du Général avant de se rendre à un dîner, en plein "conflit franco-monégasque" pendant lequel les frontières entre les deux pays furent rétablies. Les innombrables oeuvres de mécénat artistiques et culturels dont les Fondations de S.A.S. la Princesse Grâce, puis celles des enfants du couple princier, avec toujours en puissant support celles de S.A.S. le Prince Rainier dont certaines sont devenues des repères internationaux comme le Festival du Cirque ou le Rallye de Monte-Carlo. Les oeuvres d'art qui sont omniprésentes en Principauté comme celle de 
Vasarely à Monte-Carlo
de Chirico ci-dessous dans les jardins de Saint-Martin sur le Rocher. Jardins qui complètent 
l'aménagement idyllique et remarquable de la Principauté sous le règne de S.A.S. le Prince Rainier III

    La ville moderne créée par S.A.S. le Prince Rainier III est une des agglomérations les plus
    verdoyantes et fleuries de l’hexagone
dont le symbole le plus prestigieux de cette réussite écologique est le célèbre jardin exotique - initialement créé par le Prince Albert 1° - construit à flanc de paroi rocheuse au-dessus du Rocher



               Et cette présentation sommaire mais magnifique de l'oeuvre du Prince Bâtisseur ne serait pas complète sans ce témoignage d'Haroun Tazieff lui même qui a cité la Principauté de Monaco comme la seule agglomération de toute la Côte d'Azur construite de façon antisismique. 




               Au décès du Prince, le 6 avril 2005, c'est son fils S.A.S. le Prince Albert II, né le 14 mars 1958,  qui monta sur le trône de Monaco. Il épousa Charlène Wittstock, ancien championne de natation sud-africaine, le 1° juillet 2011.  
  
                     
                                                                            


                    Le lecteur souhaitant articuler cette présentation de la Principauté de Monaco avec des études plus détaillées de son patrimoine, en phares évoqués mais non développés dans cet article, peut déjà se rendre sur l'article consacré à l'étude archéologique et historique de l'église détruite de Saint-Nicolas de Monaco  (sur ce blog, janvier 2012) et retrouver dans les mois qui vont suivre des études plus détaillées sur des points forts de l'histoire architecturale et culturelle de la Principauté comme les vecteurs de l'architecture versaillaise polychrome en Principauté (mois de septembre 2012), les cérémonies et les fêtes autour de Saint-Nicolas qui donnèrent lieu à des apports culturels et artistiques colorés en Principauté, apports variés depuis le baroque aixois jusqu'aux influences ligures. On retrouvera également les restaurations du Palais Princier avec une étude très détaillée du Palais depuis ses origines jusqu'aux restaurations du XIX° siècle, jusqu'à nos jours. Des séries d'études faites dans les Archives du Palais et qui ne peuvent donc qu'apporter de nouveaux éclairages sur cette extraordinaire Etat et ce grâce à l'autorisation de S.A.S. le Prince Rainier III, au sein desquelles nous trouverons l'histoire détaillée des décors peints de la Cour d'Honneur du Palais, des présentations des villes de la Principauté... Il est évident que je renouvelle ici mes vifs remerciements et mon immense gratitude à feu SA.S. le Prince Rainier III. 

                  Je souhaite vivement qu'à l'issue de la lecture de ces articles que vous partagiez avec moi une certaine admiration pour ce petit territoire sur lequel on serait loin de s'attendre à une telle richesse par l'histoire de son patrimoine et de l'art.   Je ne sais pas si ces articles changeront le regard que le lecteur aurait pu porter sur la Principauté à travers des clichés et des cartes postales, et je ne sais pas non plus s'il y a lieu de le changer car il est déjà très beau, mais au moins qu'il l'enrichisse et le diversifie en l'inscrivant à part égale avec les autres études sur le sud alpin méditerranéen, comme je l'ai fait dans ma thèse.
                     
                                                            A bientôt,

  Les recherches sur l'architecture polychrome et les leurres architecturaux jusqu'aux façades peintes, emprunte ces vecteurs et bien d'autres encore très loin des clichés d'appartenances nationales elles aussi en "trompe l’œil" ou en " leurre pittoresques", mais aussi le cas échéant en carrefours de ces rencontres. C'est le sens de tous les autres articles consacrés à ce thème que vous pouvez découvrir sur ce blog. Aucun n'est inutile. Tous sont indispensables et d'une richesse tout à fait inconnue à ce jour, que cette recherche révèle pour la première fois et sur une période allant de la fin du Moyen âge à nos jours (2001) sur des limites géographiques extrêmement contrastées, contrariées aussi, riches  et mouvantes au cœur des enjeux de l'histoire de la culture occidentale.

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html
Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html
Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html
Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html
Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html
Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html
Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html
Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html
Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html
Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html
Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html
La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html
Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html
Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html


 Pour un retour en lien
avec quelques articles sur les 143 de ce blog, qui présentent des œuvres, des approches d’œuvres et des artistes
For a return to links
with some 143 articles on this blog, which exhibit works of art and the artists approaches
Pour aller directement sur les articles ou pages, vous pouvez utiliser deux chemins, le clic direct ne fonctionnant pas :
1: Surlignez la ligne http ou le titre de l'article qui vous intéresse, puis faites un copier/coller sur la barre d'adresses en haut de page;
2 : surlignez la ligne http, puis clique droit, et sur la boite de dialogue qui s'ouvre allez à la ligne " accédez à la http..."

c'est simple et vous pouvez le faire avec autant d'articles que vous le souhaitez. 
Pour les autres articles encore non inscrits sur la liste ci-dessous vous pouvez allez à droite de la page sur "moteur de recherches" ou "archives du blog" en cliquant sur l'année et le mois qui vous intéressent. 

Bonnes lectures et bon voyage dans les merveilles de l'art, le plus souvent totalement inédites et toujours parfaitement originales à l'auteur de ce blog.
C'est aussi un blog d'informations, de culture et de voyages



Sommaire/Editorial
(le blog est sous copyright) 

Les Mots d'Azur au château de Mouans-Sartoux - Saison 2017-2018
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/les-mots-dazur-au-chateau-de-mouans.html

  Les mots d'azur au printemps des muses - suite 2016/2017 des soirées au Château de Mouans-Sartoux
    http://coureur2.blogspot.fr/2017/05/les-mots-dazur-au-printemps-des-muses.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux avec les Mots d'Azur
 - 6-7-8 octobre 2017
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux.html

Festival du Livre à Mouans-Sartoux - 7-8-9 octobre 2016 - avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/10/festival-du-livre-de-mouans-sartoux-7-8.html

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Editions - Fondateurs des Mots d'Azur - Marie Gay -
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

Psychiatrie - Une histoire et des concepts - l'humain et l'art en enjeux
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/psychiatrie-une-histoire-et-des.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie
saison 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Jean-Marie Bouet - Fresselines/Larzac - de la poésie aux planches au festival de Fresselines, au Larzac
https://coureur2.blogspot.fr/2012/06/jean-marie-bouet-des-chansonniers-aux.html

Renata- Sculpture contemporaine
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/sculpture-contemporaine-renata-et-le.html

Renata - Pierre Cardin Lacoste - Moulin de Sade - Lubéron 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/07/renata-pierre-cardin-lacoste-moulin-de.html

Renata - Akira Murata - Espace Auguste Renoir à Essoyes
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Renata chez Pierre Cardin - Le regard de Lydia Harambourg Historienne et critiques d'art, correspndans de 'Institut des Beaux Arts de l'Académie de France
http://coureur2.blogspot.fr/2016/07/renata-chez-pierre-cardin-le-regard-de.html

Mag-Bert ou la peinture mnémonique de gestualité figurative
http://coureur2.blogspot.fr/2014/10/mag-bert-ou-la-peinture-mnemonique-de.html

Claude Peynaud - Clichés et antithèses...
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/cliches-et-antitheses.html

Claude Peynaud - Jogging - Méthode d'élaboration d'un Jogging
http://coureur2.blogspot.fr/2014/05/methode-delaboration-dun-jogging-method.html

Claude Peynaud - Le cercle des oiseaux
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/le-cercle-des-oiseaux-allegorie-de-la.html

Claude Peynaud - Le don de l'aïeule
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Claude Peynaud - Une théorie de Construction
http://coureur2.blogspot.fr/2011/07/une-theorie-de-construction.html

Danielle Benitsa Chaminant - Artiste et mémoire de...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/danielle-benitsa-chaminant-artiste-et.html

Alliot - Vincent Alliot - Visite d'atelier
http://coureur2.blogspot.fr/2014/02/alio-visite-datelier-une-gestualite.html

Rémy Pénard - Art et souvenirs autour de Pierre Courtaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/remy-penard-art-et-souvenirs-autour-de.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Sally Ducrow - Land Art et sculpteur ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/01/sally-ducrow-land-art-et-sculpteur.html

Sally Ducrow l'année 2017 - Nationale et internationale - Sculptures - Land-Art - Installatons - Performances...
https://coureur2.blogspot.fr/2017/08/sally-ducrow-lannee-2017-nationale-et.html

Sally Ducrow l'année 2018 - en suivant le chemin de l'aventure internationale de Sally Ducrow
https://coureur2.blogspot.com/2018/07/sally-ducrow-lannee-2018-de-1017-2018.html

CREPS - Boulouris-Saint-Raphaël - Land Art - Sally Ducrow invitée d'honneur
https://coureur2.blogspot.fr/2017/10/creps-paca-boulouris-saint-raphael-land.html

Sally Ducrow : poésie plastique contemporaine
https://coureur2.blogspot.com/2019/06/sally-ducrow-poesie-plastique.html
Valbonne - Echiquier et Mots d'Azur - Fest'in Val - Festival international de Valbonne
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/renata-akira-murata-essoyes-ville.html

Pierre Marchetti magazine...
http://coureur2.blogspot.fr/2011/12/magazine-pierre-marchetti-un-peintre-un.html

La pochade - Pierre Marchetti et l'art de la pochade.
 http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/la-pochade-lart-de-la-pochade-et-pierre.html

L'impressionnisme tardif par les souvenirs de Pierre Teillet - Du plainarisme romantique au
 https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/limpressionnisme-inedit-par-les.html

Alliance Française - Tiffani Taylor - Savannah Art Walk - ...
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/tiffani-taylor-gallery-une-artiste.html

H.Wood  - un peintre Anglais à Paris au milieu du XIX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2016/05/hwood-un-artiste-peintre-de-lecole.html

Sophie Marty Huguenin, sculpteur et le marché de Noël à Biot - Les crèches de Cannes - Le partage du pain du père Guy Gilbert
http://coureur2.blogspot.fr/2016/12/sophie-marty-huguenin-sculpteur-et-le.html

Evolution de la gravure à Venise et en Europe du XV° au XVI° siècles - Histoire et techniques
http://coureur2.blogspot.fr/2017/02/la-gravure-venise-et-en-europe-du-xv-au.html

Aux aurores de la peinture moderne et contemporaine occidentale - Giorgione - Les Trois Philisophes
http://coureur2.blogspot.fr/2017/03/aux-aurores-de-la-peinture-moderne-et.html

La décoration intérieure ou la démocratie de l'art
https://coureur2.blogspot.fr/2012/11/wall-painting-fast-track-collection-une.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment jouer aux experts 

Vrai ou faux - Houdon ou Houdon
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/houdon-ou-pas-houdon-jouez-lexpert-en.html

Vrai ou faux - Un tableau inconnu de la Renaissance
https://coureur2.blogspot.fr/2013/01/un-tableau-inconnu-de-la-renaissance.html

Vrai ou faux - Traduction originale du manuscrit de Qumram sur la mer morte ( en cours)
https://coureur2.blogspot.fr/2015/01/vrai-ou-faux-traduction-originale-du.html

Pour ceux qui aiment la recherche en académies de nus - modèles vivants
Nus 2015
https://coureur2.blogspot.fr/2015/03/nus-2015-nackt-2015-nude-2015-2015-2015.html
Nus 2014-2015
https://coureur2.blogspot.fr/2014/09/nus-2014-2015-abac-modeles-vivants-nus.html
Nus 2013-2014
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/nus-2012-2013-abac-nus-2012-2013-2012.html 
Nus 2012-2013
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/nus-abac-20122013-associations-des.html

Et pour ceux et celles qui aiment l'archéologie et l'architecture
voici encore un échantillon de mes recherches sur ce blog
And for those who love archeology and architecture
Here again a sample of my research on this blog

L'ancienne église Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/monaco-ancienne-eglise-saint-Nicolas-le.html

Techniques et vocabulaires de l'art de la façade peinte
http://coureur2.blogspot.fr/2012/08/un-tour-dans-le-massif-central.html

Les Vecteurs Impériaux de la polychromie occidentale
http://coureur2.blogspot.fr/2012/06/philippines-les-Vecteurs-imperiaux-de.html

Le clocher des Frères Perret à Saint-Vaury
http://coureur2.blogspot.fr/2012/01/perret-freres-le-clocher-des-freres_10.html

Histoire de la Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/07/histoire-de-la-principaute-de-monaco.html

Le Palais Princier de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/palais-princier-de-Monaco-palais-of.html

Versailles - Monaco - Carnolès - Menton: présence de l'art français en Principauté de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2012/09/versaillesmonaco-larchitecture.html

Primitifs Niçois - Les chapelles peintes des Alpes Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/primitis-nicois-les-Chapelles-facades.html

Eglises du sud-ouest de la France A travers l'art de la polychromie architecturale
http://coureur2.blogspot.fr/2013/02/eglises-du-Sud-Ouest-des-alpes-alpes.html

Des cérémonies et des fêtes Autour de Saint-Nicolas de Monaco
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/des-cérémonies-et-des-fêtes-Autour-de.html

Langages de l'art contemporain - répétition, bifurcation, ...
http://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

La polychromie architecturale et l'art de la façade peinte (1° partie) - des édifices civils dans les Alpes-Maritimes
http://coureur2.blogspot.fr/2014/07/la-polychromie-architecturale-et-lart.html

Façades peintes - édifices civils du sud-ouest des Alpes - 2° partie - XX° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2015/01/facades-peintes-edifices-civils-du-sud.html

Aspects de l'évolution des seigneuries historiques de la Principauté de Monaco à travers quelques 
exemples d'architectures polychromes ponctuelles.
http://coureur2.blogspot.fr/2016/01/aspects-de-levolution-des-seigneuries.html

                                                                  
Châteaux de la Creuse - de la fin du moyen âge - XV et XVI° siècle
http://coureur2.blogspot.fr/2011/09/une-histoire-de-lescalier-en-vis.html


1° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2013/10/archeologie-medievale-aspects-et.html

2° partie - Archéologie Médiévale - Aspects et singularités du château en France à la fin du Moyen Âge (XV° et XVI° siècles)
http://coureur2.blogspot.fr/2014/11/2-partie-archeologie-medievale-aspects.html


3° partie - suite des parties 2 et 3 d'Archéologie Médiévale consacrées aux aspects et singularités du château en France autour des XV° au XVI° siècles
http://coureur2.blogspot.fr/2016/04/3-partie-suite-des-parties-parties-1-et.html

Yviers/Charente - Archéologie médiévale - Une synthèse sur l'évolution architecturale du XV° au XVI° et XVII° s. en France - Mutations des donjons et maisons-tours des petits châteaux de la fin de la Guerre de Cent-Ans vers les donjons résidentiels de la fin du XV° siècle au XVI° siècle et  des incidences dans le classicisme français.
https://coureur2.blogspot.fr/2018/04/yvierscharente-archeologie-medievale.html

Allemans en Périgord - Manoir du lau - Archéologie Médiévale
https://coureur2.blogspot.com/2018/09/allemans-en-perigord-manoir-du-lau.html

Rioux-Martin - L'église romane - L'implantation de l'abbaye de Fontevraud à la Haute-Lande - Les interventions d'Edouard Warin et de Paul Abadie au XIX° s. - Une approche des escaliers romans dans le bassin de la Tude.
https://coureur2.blogspot.com/2022/06/rioux-martin-leglise-romane.html

Fonctions religieuses apotropaïques et traditions funéraires en France -
http://coureur2.blogspot.fr/2015/08/fonctions-religieuses-apotropaiques-et.html 

Maisons alpines d'économie rurale (Alpes-Maritimes)
https://coureur2.blogspot.com/2011/11/maisons-alpines-deconomie-rurale.html

Pour ceux qui aiment l'iconologie, et l'iconographie
For those who like iconology, and inconography

         Autour du rocaille. Dessin préparatoire d'étude - Le jugement de Pâris
             https://coureur2.blogspot.com/2011/07/dessin-preparatoire-pour-une.html  

La Véronique - Image ou non de la représentation
http://coureur2.blogspot.fr/2012/12/la-veronique-de-la-legende-lart.html 

Langages de l'art contemporain - Répétition ordinaire - Bifurcations - Translation...
https://coureur2.blogspot.fr/2013/09/repetition-ordinaire-bifurcation-art-du.html

Fête de la musique à Nice - Place Garibaldi à Nice - Exposition d'artistes Polonais
https://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-fete-de-la-musique-expositions.html

La Mourachonne à Pégomas (exercice de recherche iconographique)
https://coureur2.blogspot.fr/2012/05/la-mourachone-pegomas-nouvelles.html

Cannes en 4 perspectives albertiennes recomposées - dessin panoramique à la mine de plomb
       https://coureur2.blogspot.fr/2018/02/cannes-en-4-perspectives-albertiennes.html 

Pour ceux qui aiment la poésie et qui en plus, comme moi, la reconnaisse comme la mère de tous les arts y compris de l'art contemporain
For those who love poetry and more, as I recognize it as the mother of all arts including contemporary art

Rencontres maralpines de Poésie - Mots d'Azur 2015-2016
http://coureur2.blogspot.fr/2015/09/rencontres-maralpines-de-poesie-et.html

Des poèmes sur la Riviera aux couleurs des Mots d'Azur : suite des rencontres maralpines de poésie 2016-2017
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/des-poemes-sur-la-riviera-aux-couleurs.html

Pierre Courtaud - Magazine - Un écrivain, un éditeur un poète, un chercheur en écritures - Un spécialiste de nombreux auteurs.
http://coureur2.blogspot.fr/2012/03/pierre-courtaud-magazine-un-ecrivain-un.html

Henry Chopin et la bibliothèque de Valérie Peynaud
http://coureur2.blogspot.fr/2013/12/henri-chopin-et-la-bibliotheque-de.html

Cannes -1° nuit de la poésie et de la musique au Suquet - 21 juin 2014
http://coureur2.blogspot.fr/2014/06/cannes-1-nuit-de-la-poesiefete-de-la.html

 2° nuit de la musique et de la poésie - Cannes 21 juin 2015
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/2-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-au.html

3° nuit de la poésie et de la musique  au Suquet- Cannes Moulin Forville le 21 juin 2016
http://coureur2.blogspot.fr/2016/06/3-nuit-de-la-poesie-et-de-la-musique-du.html

Golf-Juan - Performance poétique - Brigitte Broc - Cyril Cianciolo
http://coureur2.blogspot.fr/2015/03/golf-juan-performance-poetique-brigitte.html

Marie Gay - Pierre-Jean Blazy - Auteurs et Edition(s) - Fondateurs des Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/marie-gay-pierre-jean-blazy-auteurs-et.html

De Vallauris à Cannes - Le Printemps des Poètes sur la Côte d'Azur avec Les Mots d'Azur
http://coureur2.blogspot.fr/2016/03/de-vallauris-cannes-la-cote-dazur-en.html

 Christophe Forgeot : Poète  - Poésie - Poème
http://coureur2.blogspot.fr/2014/09/christophe-forgeot-un-poete.html

Zorica Sentic - Poète-romancière Franco-Serbe
https://coureur2.blogspot.fr/2012/09/zorica-sentic-poete-romancier.html

La Corse des poètes
https://coureur2.blogspot.fr/2015/08/la-corse-des-poetes-porticcio-village.html

Magda Igyarto - Vibrations et expériences de la matière : du visible à l'indicible et de l'indécible au dicible - Peintre, poète et sculpteur
https://coureur2.blogspot.fr/2018/01/magda-igyarto-vibrations-et-experiences.html

Pour ceux qui aiment les légendes
For those who love legends

The Woodcutter and the Revenant - Sedimentary Memory - Essay - Creuse
Http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

La Creuse - Le Bûcheron et le Revenant - Mémoire sédimentaire - Essai - Creuse
http://coureur2.blogspot.fr/2013/07/la-creuse-memoire-sedimentaire.html

Les routards de la baie d'Halong dans la tourmente https://coureur2.blogspot.fr/2013/10/les-routards-de-la-baie-dhalong-dans-la.html

Vietnam - La légende du Dieu des montagnes et du Dieu de la mer
https://coureur2.blogspot.fr/2014/05/vietnam-la-legende-du-dieu-des.html

Pour ceux qui aiment les voitures de collection
Vis-à-vis de Dion-Bouton type E 452 - La voiture emmurée aux enchères à Lyon
https://coureur2.blogspot.fr/2015/09/1900-vis-vis-de-dion-bouton-type-e-452.html

Pour ceux qui aiment l'art lyrique et la musique
Johanna Coutaud (prochainement)
Chanteuse lyrique - Soprano

Elzbieta Dedek - Pianiste virtuose internationale
http://coureur2.blogspot.fr/2016/09/pianiste-virtuose-internationale.html

Pour ceux qui aiment le cinéma
68° festival du cinéma - Alexandra Robin - Léopold Bellanger  - Cédric Bouet
http://coureur2.blogspot.fr/2015/05/68-festival-cinema-cannes-2015.html

Pour ceux qui aiment la danse
 48° Congrès Mondial de la Recherche en Danse - Avignon du 9 au 13 novembre 2016 - Fabienne Courmont présidente -  UNESCO-CID partenaires 
http://coureur2.blogspot.fr/2016/11/48-congres-mondial-de-recherche-en.html  

Festival d'Avignon à Mouans-Sartoux - Danser Baudelaire - Bruno Niver - Marina Sosnina - Répétition générale
https://coureur2.blogspot.fr/2015/02/du-festival-davignon-mouans-sartoux.html


Pour ceux qui aiment s'habiller et sortir
Eliane Horville - soirées - ville - élégance - conseils - coach
https://coureur2.blogspot.fr/2016/01/soirees-ville-elegance-every-wear.html

Sortir - Manifestations -Performances - Expositions...2012/2017
https://coureur2.blogspot.fr/2013/02/evenements-expositions-manifestations.html


Pour des participations citoyennes


Ordre national infirmier - Recommandations sanitaires
http://coureur2.blogspot.fr/2017/06/ordre-national-infirmier-recommandations.html

Pour ceux qui aiment les multiples beautés de la France 

Les oliviers fantastiques de Lucette
https://coureur2.blogspot.fr/2012/10/les-oliviers-fantastiques-de-lucette.html

Carnet de voyage - Ombres et Lumières - L'eau et les Sables, architectures de villégiatures
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/ombres-et-lumieres-leau-et-les-sables.html

2 - La France en vrac
https://coureur2.blogspot.fr/2014/10/visiteurs-des-pages-pour-voir-le-site.html

1 - CP La France en vrac 1
https://coureur2.blogspot.fr/2014/01/la-france-en-vrac-france-in-bulk-franca.html




                                                              



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